Plaine et pleine mission

La tribu de Danseuse du Vent m'a appris ce que je voulais savoir: ma mission continue dans cette direction. A la recherche des cages sifflantes, je continue ma route. Je sais maintenant à quoi m'attendre.

Danseuse du Vent a décidé de rester dans sa tribu, je repars donc seule. Enfin, toujours avec mon frère Céleste. Cela fait une semaine maintenant que j'ai repris la route. Sur les chemins de ces plaines vallonnées, je croise marchands et bergers. Je n'ai aucun mal à faire disparaitre l'aura de Céleste pour passer tranquillement. Mais lorsque c'est un groupe de guerriers d'Andreios qui pointe le bout de son nez, je ne manque pas de me faire toute petite, loin des sentiers. Je fuis sur le dos de Céleste vers une petite forêt en lisière d'un ruisseau.
Fort heureusement, il n'y a pas de piège dans cette forêt. Nous continuons donc vers l'Est à travers ce bosquet.

L'après midi avance tranquillement. Les rayons du soleil frappe le sol de manière irrégulière, parfois stoppés par les feuillus, parfois ricochant sur des blocs de roche nue. L'air est assez rafraichi, mais la journée est sèche. Nous faisons une pause sur un rocher une dizaine de minutes; nous en avons plein les pattes. 8h de marche par jour... ça commence à se sentir.
Céleste boit dans le ruisseau tandis que j'écoute les bruits alentours en fermant les yeux. Une légère brise fait crépiter les feuilles un peu jaunies par le froid de la saison. Les flux de la forêt semblent calmes et les animaux ne sont pas encore de sortie en cette pleine après midi. Je ne reconnais cependant pas toutes les impressions de cette nature si éloignée de mon lieu d'origine.

- "JE VAIS VOUS EVENTRER !!!!!"

Hum , ce paysan n'est pas content. Vraiment pas content. Pourtant Aéran l'avait prévenu qu'il n'était que débutant en soin et qu'il n'avait jamais tenté sur un animal aussi gros. A deux trois détails pres le sort était parfait, la vache avait été soignée : parfait, la plaie a sa patte était refermée : bien, elle avait gonflée et explosée en mille morceaux juste apres : moins bien. Il avait du faire une legere erreur dans sa rune de soin et avait legerement trop chargé la vache.
C'est en pensant a des améliorations possibles et en fuyant le paysan qu'Aéran continue a courir et a traverser un petit bosquet très agréable.

- "Mais ne t'inquiete pas Deus, avec son surpoid il ne nous rattrapera pas" répondit Aéran aux intérogations muettes que semblait partager Deus avec lui en regardant le paysan courir a leur suite.

- " Bon malgré tout il va falloir se cacher quelque part, j'avais prévu de repartir dans l'autre sens a la base moi !"
Une fille semble être en train de se reposer dans la clairiere, et hormis la bete qui l'accompagne et qui est un peu trop grosse a son gout (des qu'une bete pouvait le manger en moins de 3 bouchées, elle était trop grosse), elle n'a pas l'air hostile.

- "Bonjour, accepteriez vous de me cacher une seconde ?" demande Aéran , par pure politesse car il n'attendit aucune réponse pour sauter se cacher derriere une sacoche en espérant que la jeune fille accepterait de le cacher du paysan , ou au moins faire diversion une seconde , qu'il se cache plus loin.

- "Arrete de gigoter la dedans toi " murmura Aéran a Deus, "tu sais que ca chatouille". En effet, Deus, par peur des inconnus à décidé de venir se cacher dans le ventre de son maitre et meme si Aéran a l'habitude, la sensation d'un petit etre plasmique qui vous traverse les intestins n'est pas très agréable.

Alors que je me repose tranquillement, les flux s'agitent à ma droite. Je n'ai pas le temps de cacher l'aura de Céleste qu'un homme arrive et demande:

"Bonjour, accepteriez vous de me cacher une seconde ?"

La première chose que fait Céleste, c'est gronder. Je me redresse et lui prends le museau. L'homme ne dégage pas d'agressivité. Seulement, à son passage, les flux derrière lui deviennent bleutés, presque blancs, avant de reprendre leur couleur d'origine. Le spectacle bariolé me donne la nausée. Très vite, j'arrête de me concentrer avec mes dons de druides, et inspecte rapidement l'arrivant avec mes yeux sombres.

Le jeune homme n'a pas une attitude très tranquille. Ses yeux vairons affichent un léger sentiment d'inquiétude et contrastent avec son teint mat et ses cheveux châtains. Pourtant, le ton qui a employé pour m'interpeller était à la fois poli et posé. Et la vue de Céleste ne semble pas l'avoir intimidé plus que ça. Quel drôle de contraste...

Sur ces réflexions, je me dois de prendre une décision rapide. L'homme se trouve maintenant derrière une de mes grosses sacoches pour s'y cacher. Seulement, s'il est poursuivi, et je ne sais pas par quoi, je ne tiens pas à être repérée! Et puis... utiliser des sorts d'Aspera devant un parfait inconnu, ce serait griller ma couverture.

Soit... la première idée qui me passe par la tête. Je cours vers la sacoche derrière laquelle se trouve l'homme, y prends le plus vite possible une poudre emballée de feuilles marquées par des sorts (assez classiques). Sautant ensuite sur un grand rocher, je lance la boule de poudre violemment sur le sol. Instantanément, une brume épaisse s'élance dans la forêt. Emportée par le vent, elle slalome entre les arbres et tapisse le sol.
Je reviens chercher mon gros sac et l'enfourne sur le dos en lançant:

-Fichez le camp d'ici, la brume ne va pas rester longtemps.

Alors que je dis cette simple phrase d'avertissement à l'égard de cet étranger, Céleste prend mon bras dans sa gueule(me faisant lâcher un "ouah... !!!..." d'étonnement) et me tire en remontant la pente sur laquelle la forêt continue. Ce n'est qu'un peu plus loin, alors que je lui tape (pas très fort) sur le museau qu'il me lâche. J'ai les marques de ses crocs sur l'épaule... Lui alors, quand il est fasse à l'inconnu, il panique!

Nous ne sommes pas très loin de l'endroit où j'ai lâché la bombe à brume. Nous avons juste pris de la hauteur et nous somme cachés derrière un arbre et un arbuste buissonnant. Je n'entends pas grand chose. D'après Céleste, le jeune homme était suivi par un autre homme, plus corpulent. Mais le vent ne nous apportant pas les odeurs, impossible d'en dire davantage. Cependant, mon frère certifie que le jeune homme portait sur lui l'odeur du sang d'un boviné. Beaucoup de questions sans réponse planent sur ce qui vient de se produire.

Et bien... après avoir évité un groupe de guerriers, voilà que l'agitation de cette après midi continue.

- "Vraiment une journée atypique ... tout d'abord cet homme qui voulait que je soigne sa vache et maintenant une druide en balade avec son compagnon".
Aéran est surpris, d'habitude ses journées se resume a visiter un petit village, faire un tour aux enfants et se faire payer un repas chez un villageois sympathique. Si jamais ca ne marche pas, utiliser Deus pour envoyer les paysans chasser un fantome et chaparder une poulle ne pose pas de probleme.

Mais aujourd'hui c'est différent ...

Aéran se laisse tomber sur les fesses et regarde autour de lui. Pas un chat a l'horizon, hormis deus qui sortait sa tete de son front pour voir si le danger était toujours la.
Par flemme de manipuler la magie, Aéran laisse le hasard décidé si le paysan était toujours a sa poursuite, s'il avait fuit ou si, plus naturellement, il avait fait un arret cardiaque en voyant un nuage de fumée lui foncer dessus.

Aéran est un peu rassuré, le compagnon n'a pas attaqué, c'est déja plus qu'une bonne nouvelle.
Profitant du calme relatif du lieu , Aéran profite du cours d'eau pour se désaltérer et enlever les viceres de bovidé, ainsi que la poudre qui lui colle a la peau.

C'est donc au calme et torse nue, sous la garde de Deus qu'il se lave dans son coin de foret. De toute facon la fille a laissé ses sacoches et elle devra bien revenir les récupérer, ca sera l'occasion pour aéran de savoir ou se trouve le village le plus proche. Voire de vérifier si cette druide connait quelques tours magiques a apprendre.

Je dois retourner chercher deux sacoches... dans l'une, j'ai ma vaisselle et quelques potions. Dans l'autre, j'ai mon manteau, mon herbier et quelques provisions. Je ne peux pas me permettre de ne pas y retourner. Nous attendons que la brume se dissipe. Puis, nous marchons, toujours en amont, afin d'être dans la direction du vent pour que Céleste puisse me dire où est qui.

Mon frère certifie qu'il reste l'odeur de l'étranger, mais que le poursuivant a rebroussé chemin. Je me demande d'un coup si je ne me suis pas faite piégée. Et si c'était une mise en scène avec des brigands?! Quelle poire je peux être!
Pourtant... j'ai le sentiment que l'homme était bien poursuivi contre son gré ...

Nao se trouve à quelques heures d'ici; il est parti repérer le prochain petit village, non indiqué sur ma carte. Je ne peux donc pas le rappeler pour lui demander d'aller voir mes sacs... Je soupire.

J'accroche à la sangle de Céleste la sacoche que nous avons. Je voudrais être plus libre de mes mouvements. Il ne bronche pas. Je commence à descendre en courant; je ne veux vraiment pas qu'il fouille dans mes affaires ou me pique mon herbier! Céleste sur mes talons, nous revenons jusqu'au ruisseau. Je suis sur la défensive, toujours prête à me servir de ma dague rétractile en cas de besoin (merci le cousin pour cette trouvaille géniale).

Je n'arrive pas discrètement, pas besoin. Mais ajouté à cela, je perds l'équilibre lorsque je vois un énorme anomalie de flux. Je finis sur le cul à reculer contre un arbre. Céleste grogne et jappe. L'aura étrange fuit aussitôt. C'était comme une masse de flux qui transformait les flux alentours en blanc.
L'impression disparait en quelque seconde.

Je murmure à Céleste:

-ça m'a fait peur, qu'est ce que c'était?

Je me redresse, Céleste m'emboite le pas et grogne en direction de ce que je suppose être le jeune homme de tout à l'heure. Je tire sur la fourrure de mon frère pour qu'il ne décide pas de lui croquer un bout. J'aperçois mes sacoches, dans le même état que tout à l'heure. La pression retombe. Je remonte jusqu'à la tête de Céleste pour lui gratouiller l'oreille, signe que tout va bien. Il arrête progressivement de montrer les crocs, mais il reste debout, réactif.

L'homme faisait sa toilette. Il ne sent pratiquement plus l'odeur du sang. J'ose quand même pour première question, histoire de pouvoir mieux juger la situation:

-D'où venait le sang que vous portiez sur vous?

J'espère que je n'ai pas eu tort de l'aider...

- "oh ca ... euh ... une vache, ca c'est pour le plus gros, les morceaux dans les cheveux c'était elle aussi. Doit y avoir un peu de sang a moi, le dernier village n'a pas aimé mon tour de magie. Et peut etre celui de quelque monstre, mon dernier bain était assez loin" , Aéran était content de parler avec quelqu'un qui n'essayait pas de la tuer, ca faisait un moment.

Malgré tout Aéran avait récupéré un rocher et avait inscrit dessus la rune qui avait fait exploser la vache, vu son état a la fin, le rocher allait etre dangeureux s'il était projeté, ou au moins, il ferait diversion si la situation devenait dangeureuse.

- "Je vois que vous n'etes pas une simple voyageuse, puis je vous demander votre nom ? je me nomme moi meme Aéran, et j'aime soigner les gens, meme si eux n'aiment que rarement le résultat ^^" sourit Aéran en récupérant son baton de marche.

Il avait remarqué les sacoches mais n'aimait pas l'idée de toucher aux affaires des autres, son sac lui suffit et les pommes qu'il possede representent pratiquement toute sa richesse.

- "Vous voulez une pomme ? elles sont excellentes !" proposa Aéran en croquant dans sa pomme apres l'avoir frottée sous l'eau.

J'écoute l'histoire étrange d'Aéran... si j'ai bien compris, c'est un apprenti magicien? Je n'en suis pas sûre... mais il n'a pas l'air hostile, plutôt maladroit même; et puis globalement, je n'aurais peut être pas dû l'aider, il semble en tort finalement.

"Je vois que vous n'êtes pas une simple voyageuse, puis je vous demander votre nom ?..."

Je tique intérieurement... je n'aurais pas dû l'aider ><. Cependant, il a la courtoisie de se présenter, et il ne semble pas mentir. Je réponds alors:

-Je m'appelle Nastel, et voici mon frère Céleste. Je suis une marchande de la tribu du Sablier...

Je tente alors d'expliquer ma présence dans la forêt plutôt que sur les grands sentiers:

-Cependant, comme mon frère est assez... euh, imposant? on évite les routes de grand passage.

Il prend quelque chose dans son sac, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter.

"Vous voulez une pomme ? elles sont excellentes !"

Je me sens très con... enfin bon. J'hésite un chouia, avant d'accepter volontier. Je m'approche pour prendre la pomme qu'il me tend gentiment. Je souris et retourne près de mon frère. Céleste la sent tout de même pour vérifier si ce n'est pas dangereux (mais je fais passer ça pour le fait qu'il soit curieux). Je croque dedans et donne le morceau à Céleste: il aime beaucoup les pommes; puis recroque dedans pour moi. Effectivement, elle est délicieuse. Je ne manque pas de le lui faire remarquer et le remercie.

Je m'assieds sur un rocher au hasard (celui où Aéran a marqué son sort, mais je ne l'ai pas remarqué) et mange la pomme, prévoyant de donner un gros trognon à Céleste, qui s'est assis à ma gauche.

Nastel était surprenante, elle avait été surprise mais qui ne l’aurait pas été. Elle était suspicieuse mais ça aussi Nastel pouvait le comprendre. Malgré tout il ne possédait sur lui presque rien de dangereux donc il était tranquille.

-« merci de votre aide » dit Aéran en jetant son trognon de pomme

- «Deus tu peux sortir , ils sont gentils » murmura Aéran en toquant sur son torse.

-« D’ailleurs vous devriez vous décaler, de peur que votre frère ne me croque, j’avais utilisé une rune pour faire sauter le rocher ou vous êtes et faire une diversion pour fuir. Et vu le résultat de l’utilisation de la vache pour la soigner, je doute que le rocher ne reste en un seul morceau pendant très longtemps » dit Aéran en jouant avec Deus en le faisant tourner autour de lui et en brouillant sa frimousse de fumée pour la voir se refaire en une moue mécontente .

- « Ce n’est pas contre vous mais on ne sait pas toujours sur qui on tombe ». Sans trop regardé si Nastel prenait son conseil au sérieux ou non, Aéran continue a jouer avec Deus, trop content d’avoir un moment de calme pour s’occuper de Deus.

-« Dites moi savez vous ou je pourrais trouver des magiciens intéressants capables de m’apprendre de nouveaux tours ? »

-« Si vous voulez il me reste des pommes, je vois que votre frère les aiment » et joignant le geste a la parole, Aéran posa 3 pommes sur son petit sac a l’attention de Celeste tout en continuant a s’amuser.

Pas vraiment la peine de me dire de me décaler, au moment où la masse brumeuse est sortie de son corps, j'ai fait un bon en arrière. Je laisse échapper un juron de mon pays natal et pars d'instinct m'accrocher à la fourrure de Céleste. Mais mon frère lui, semble plus étonnée de ma réaction plutôt que du petit être bizarre... on dirait un chat.

Alors que je ne prête attention qu'à cette anomalie féline, le petit rocher sur lequel j'étais assise se brise en plusieurs morceaux. C'est alors que la situation ne peut plus se comprendre avec des yeux normaux... en tout cas, ça fait trop de trucs d'un coup pour moi. Je me concentre, toujours accrochée à Céleste (qui est à nouveau debout) et tente de comprendre ce qu'il se passe dans les énergies en face de moi. Les flux de la pierre se sont briser puis ont retrouvé un nouvel équilibre... et le chat, lui, c'est comme s'il modifiait en permanence les flux qu'il traversait.

"Dites moi savez vous ou je pourrais trouver des magiciens intéressants capables de m’apprendre de nouveaux tours ?"

J'ai vaguement entendu la question, mais tout ce que je donne pour réponse et une autre question en pointant du doigt la brume:

-Un ... Un esprit??

- "ah oui , c'est Deus, mon meilleur, et seul, ami a ce jour. Il m'accompagne partout mais se cache assez souvent tant qu'il n'est pas sur de sa sécurité."

Deus se met a tourner autour de Nastel pour voir si vraiment il peut faire confiance au jugement de son maitre pour cette personne. Il revient doucement vers Aéran et se pose sur sa tete.

- "Il vous aime bien, sinon il se serait caché a nouveau" dit Aéran.

- "Un jour que je marchais au bord de la route en sortant d'une ville, j'ai vu un petit chat qui avait été bléssé et qui était mourant, j'ai voulu l'aider avec un sort, mais comme pour la vache, le résultat ne fut pas celui escompté. Le corps de Deus est malheureusement mort mais j'ai mon sort a permis a son esprit de survivre".
En disant cela Aéran caresse la frimousse de Deus, meme si aucun des deux ne ressentait quoi que ce soit, Deus se mis a ronronner en laissant échapper un peu de fumée.

Aéran regardetout de meme Celeste avec interet : "je ne suis pas seul a avoir un compagnon de voyage atypique" sourit il "et excusez moi encore pour le rocher, ce n'était pas spécialement contre vous".

Aéran sourit , content de la farce, et de sa fin heureuse, ou tout du moins : non mortelle. Nastel avait pas l'air en forme, elle était toute blanche, ce n'était pourtant pas plus surprenant que son compagnon de voir un chat fantome : "vous devriez manger une autre pomme, vous n'avez pas l'air en forme"

J'écoute ce que dit Aéran sans quitter "Deus" des yeux. C'est vraiment une anomalie d'énergie, je n'avais jamais rien vu de tel. Bien que je crois tout à fait à la manifestation des esprits... jamais je n'en avais vu d'aussi net. Deus se met à tourner autour de nous. Malgré mon teint mate, je blêmis; Céleste ne bronche pas. C'est là que l'on reconnait les maitres de la nature, la race de Céleste est bien acclimaté à la forêt, et sait ressentir la vie. Cependant, je ne me sens pas très bien. Deus est mignon, certes, mais il bouleverse les flux qu'il traverse, même un court instant; et c'est très perturbant... du moins pour moi.

L'histoire que raconte Aéran est incroyable: permettre à l'âme d'un être vivant de rester dans ce monde... ça va tellement à l'encontre de l'ordre des choses... c'est vraiment fou.

"je ne suis pas seul a avoir un compagnon de voyage atypique"

Je regarde mon frère... et estime qu'il est bien plus commun que Deus!

"vous devriez manger une autre pomme, vous n'avez pas l'air en forme"

Je reprends une pomme en essayant de sourire. Je ne compte pas dire à un étranger que je peux voir les flux, et que son petit chat est plus qu'étrange. Je réponds simplement:

-Céleste a été recueilli. Il vient de chez moi et fait parti de la famille, il a 8 ans maintenant. (je me permets alors de lâcher une information puisqu'Aéran n'a pas l'air d'un braconnier) C'est un chien sacré des montagnes... du moins, c'est comme ça que nous les appelons.

Mon frangin soulève mon coude (il a reconnu son prénom), je lui file de la pomme. Il est content, donc ça va.

Le soleil commence à décliner, et j'espérais trouver un village avant la nuit... mais Nao n'est toujours pas revenu... le prochain village doit être loin. Je me redresse et pars chercher mes affaires, puis les accroche de part et d'autre de mon sac à dos. Je pèse bien plus lourd maintenant. J'enchaine:

-Je dois continuer vers le Nord-Est, j'espérais trouver un village là bas pour affaire... mais je ne pense pas que ça sera pour ce soir.

Entre cet arrêt et la non venue de Nao... ça va finir en campement. Alors que Céleste commence déjà à se remettre en route; je demande tout de même avant de partir:

-Ou allez vous vous? Vous connaissez la région?

Cette voyageuse est interessante, elle ne dit pas tout, c'est sur ; mais Aéran non plus, donc il ne peut lui en vouloir. Malgré tout elle semble proche des forces de la nature et de la magie et il est sur de pouvoir découvrir un ou deux nouveaux tours s'il avait l'occasion de l'observer pratiquer son art.

- "un petit peu, j'ai grandi un peu plus haut dans les montagnes, mais je ne suis plus vraiment le bienvenue, encore une sombre histoire d'explosion" Aéran se rendit compte qu'il avait un probleme avec les éléments explosifs.

- "Mais je peux vous guider a travers la vallée, ou voulez vous aller exactement ?"

Aéran se remit sur ses pieds et se mit a grignoter une pomme en tenant son baton sous le bras. Une fois la pomme finie , Aéran se met a dessiner un petit sceau sur sa main et a l'activer, Deus revient immédiatement se poser a proximité d'Aéran. Dès lors Aéran le caresse, mais il le caresse physiquement, il semble le toucher !

- "je ne remercierai jamais assez le démon qui m'a appris ce sort permettant de toucher les esprits ... meme s'il me l'a montré en tentant d'arracher mon esprit a mon corps."

De mieux en mieux, ce mec est carrément chelou. Je n'arrive pas à dire si c'est un génie, ou un taré insouciant. Comment a t il fait pour sortir vivant d'une altercation avec un démon?

Je cache la curiosité que mon regard pourrait montrer derrière mon chapeau. Je réponds simplement à sa question par une réponse évasive, ne souhaitant en aucun cas donner ma destination finale:

-Vers l'Est. Globalement, vers l'Est. J'espère pouvoir faire des affaires.

Nous commençons à marcher à travers la forêt. Je fais attention à ne pas trop m'approcher de lui... Pour l'instant, sa gentille bestiole me rend malade. Pourtant, la curiosité m'empêche de vouloir séparer nos chemins.
Au bout d'un moment, à force de les observer, Céleste me pose la question habituelle "est ce que cette chose se mange finalement?"
Et par mégarde, je réponds machinalement dans notre langue:

-Non, ça ne se mange pas.

Et même si je n'ai pas parlé dans la langue de mon frère, il connait très bien le ton de cette réponse négative. Céleste profite alors de sa liberté (vu qu'il ne porte rien en ce moment) pour aller repérer le chemin, par ci par là, mais sans jamais vraiment me quitter. Même s'il n'aime pas trop l'admettre, des fois, son comportement me fait vraiment penser à un chien.

La nuit pointe le bout de son nez. Le soleil commence à décliner et le ciel se couvre de magnifiques couleurs. Pour ma part, j'ai le dos en compote et me sens toujours mal à l'aise, avec des nausées passagères. Céleste a fini par le remarquer et ordonne la fin de la marche.
On a pas mal discuté en remontant la forêt. Et une fois que nous avons trouvé un coin où passer la nuit, Aéran me fait remarquer gentiment mon état. Je finis par lui avouer:

-J'ai l'impression que ton gentil chat me rend malade. En fait... comment dire, de là où je viens, on peut sentir l'énergie qui vient de la nature. L'esprit a le pouvoir de modifier ces énergies. Et Deus le fait en permanence. C'est assez éprouvant et fascinant à la fois.

Céleste n'ose pas me demander ce que j'ai dit, il sait qu'on doit éviter de montrer que je parle sa langue et ça l'énerve. En échange, il grogne qu'il a faim. Tout en attendant la suite de la conversation, je sors de quoi manger: du saucisson, des herbes séchées pour un potage de pauvre et un bout de pain... un peu trop dur maintenant. Je partage volontiers ce que j'ai. Mais pense en moi même qu'il est grand temps que nous trouvions un village, sinon, je vais devoir manger à la Céleste.
D'ailleurs, ne voulant pas me laisser seule, Céleste n'est pas parti chasser, par conséquent, je lui donne ma part de viande... je n'ai plus de croquette... Et je ne peux pas non plus aller chasser... ma couverture étant d'être une marchande... raaaaaaaaaaah, que c'est compliqué! je me demande vraiment si je vais réussir cette mission!

Quel voyage charmant. Il est toujours agréable de revenir marcher sur les terres de son enfance. Aéran n'avait pas très souvent eu l'occasion de descendre dans les plaines, mais parfois quand les bêtes avaient besoin de pâtures fraiches et que la montagne n'étaient pas suffisantes, il avait pu descendre accompagner les bergers. Il appréciait ces longues balades a pieds et avait eu l'habitude a force d'errer , de se déplacer toute une journée sans pause.

Aéran commence a farfouiller dans son tout petit sac et a sortir des bûches. puis les ayant empilées et ayant tracé une rune tout autour du campement il activa un sort permettant au feu de ne pas être visible a distance. Content de son tour, Aéran se met a allumer le feu et à se réchauffer.
- "Je vous remercie d'avoir accepté de partager votre nourriture, je m'excuse, je n'ai que des pommes a proposer, en quantité pratiquement illimité, mais cela manque parfois de variété" dit Aéran en sortant des pommes pour conclure le repas, "n'hésite pas a dire a Celeste de se servir tant qu'il le veut en pomme, il a eu l'air de les apprécier".
- "Je m'excuse aussi pour l'inconfort causé par Deus et je vais lui demander de rester proche de moi et de ne pas trop vous approcher."

Aéran encore une fois se penche pour fouiller dans son sac et en sort un sac de couchage rudimentaire mais ayant du mal a passer par l'ouverture du sac, a peine assez grande pour lui.

- "Je vais me reposer, si vous avez besoin de quoi que ce soit n'hésitez pas a demander"

En s'allongeant Aéran se rappelle de ses voyages, de toutes ces nuits seul a dormir dans la campagne ... pas tout a fait seul , Deus est venu se coucher contre le torse de son maître et il est même a moitié dans son ventre. Cet endroit est toujours aussi agréable, calme, peuplé du bruit des oiseaux.
C'est en s'endormant calmement qu'Aéran se rappelle qu'un jour il devra apprendre a se montrer plus suspicieux des gens qu'il rencontre mais de toute façon son seul bien est ce sac magique qu'il a gagné presque honnetement a la capitale et il est impossible a qui que ce soit d'autre que lui de s'en servir sans invitation.
Juste avant de s'endormir et par mesure de précaution Aéran décide de rajouter une bûche ou deux au feu. En se retournant pour se coucher il vit luire sur le tronc face a lui 3 petites runes : rouge jaune et verte "ils ne m'oublient pas ceux la ... mais pour l'instant j'ai mieux a faire que leur répondre" Aéran se recouche en envoyant un leger courant d'air qui dissipe les runes et remet a plus tard un entretient qu'il n'est pas pressé d'avoir.

Décidément, je vais de surprise en surprise...

Le repas se passe dans le calme. Aéran est très poli et gentil. Son sort pour le feu et son sac magique m'interpellent. Malheureusement pour le premier, je ne peux pas me permettre de demander à l'apprendre. Ce que j'ai remarqué cependant, c'est qu'il trace ses runes avec sa propre énergie. Chose rare, car en règle générale, cela ne permet que d'effectuer des sorts peu complexes de faible envergure. En effet, l'énergie envoyée pour la mise en place de la rune ne dure pas très longtemps; il faut alors finir de la tracer rapidement. Cependant, l'effet de la rune peut durer très longtemps suivant l'énergie utilisée.

Céleste accepte volontiers quelques pommes en plus pour son repas.

"Je vais me reposer, si vous avez besoin de quoi que ce soit n'hésitez pas à demander"

Je le remercie poliment mais reste très étonnée du peu de méfiance qu'il nourrit à mon égare. Le feu gène Céleste pour faire le guet. Nous allons donc dormir un peu plus loin; je préviens Aéran de pourquoi on s'éloigne et lui indique de ne pas approcher Céleste quand je dors. Céleste se couche contre un arbre, et je me cache derrière sa longue queue. Allongée par terre, je sors une de mes pierres lumineuses (celle aussi puissante que 5 à 6 lucioles) et note dans mon carnet le rapport de la journée. Quelques minutes plus tard, je m'endors. Céleste veille, et me réveillera s'il sent le besoin de dormir ou s'il y a danger.

Aéran se reveille calmement, Celeste et Nastel se reposent plus loin, en s'étirant il regarde un peu les alentours. Une foret s'étend autour d'eux, elle est peu dense et se revelle assez claire. Aéran se met tranquillement a parcourir les bosquets a la recherche de baie sauvage et de quoi composer un petit dejeuner.
- "Merci Deus de ton aide, sans toi je perdrais un temps encore plus grand a chercher" dit Aéran en suivant Deus qui indique les bosquets a fruits sauvages.

Aéran revient s'assoir a son petit campement et range toutes les affaires dans son sac sans fond puis nettoye les baies dans un peu d'eau, enfin, content de sa cueillette il s'installe sur un rocher et attend que Celeste et Nastel se levent.

Au calme, Aéran se laisse porter par la méditation et révisent les runes qu'il maitrise, sa bonne mémoire l'aide souvent mais il prefere l'exercer pour ne pas perdre ses moyens dans un moment crucial; il décide de faire l'impasse sur les runes idiotes qu'il a pu apprendre d'autres magiciens et se concentre sur les runes de combats en défense et en magie. Utilisant l'extrémité de son baton, Aéran se met a tracer dans l'air des runes simples mais efficaces: projection de vent, geyser d'eau de petite taille, petit flash aveuglant et enfin sa plus récente rune, un mur de terre d'assez grande dimension qui sort du sol.
Assez content de sa prestation, Aéran repart pret des restes du feu et fait une toilette rapide avec un petit necessaire qui ne le quitte jamais.
A tiens du mouvement, la marmotte semble reveillée.

Le soleil se lève, pourtant, je ne me réveille qu'une heure après le levé du jour. Lorsque je me lève, Céleste dort encore d'une oreille et feint de ne pas m'avoir entendu. Je lui fait un gros câlin. Il me dit alors qu'il a entendu Aéran partir, surement chercher à manger. Je lui réponds que j'ai besoin de trouver Nao pour connaitre la destination du prochain village. Il propose alors d'aller attendre avec Aéran.
Sur ce, je lui accroche les affaires sur le dos et m'éloigne rapidement. Céleste vient en baillant voir Aéran et renifle les alentours avant de s'assoir à quelques mètres de Deus et lui.

Je cours le plus vite possible en appelant Nao grâce à nos pierres de rappel. Lorsqu'enfin j'obtiens une réponse, je vire dans la direction ressentie et grimpe quelques rochers. J'aperçois mon beau corvidé noir planer dans les airs. Il descend se poser sur mon bras. Comme à son habitude, il ne parle pas beaucoup et ne dit que le strict minimum. Pourtant, il ne refuse pas le mimi que je lui fait sur la tête. Il m'informe par la suite:

-... 4h en volant... continuer Est-Nord/Est jusqu'à un chemin de berger... puis longer pente... Parfois bergers. Petit village.

Je le remercie et l'informe de ma rencontre avec Aéran. Nao fait des efforts pour me comprendre, moi qui ne parle pas très bien oiseau. Je passe quelques minutes amicales avec lui puis il m'informe qu'il va se reposer et qu'il nous rejoindra au village ce soir.

Il s'est écoulé une quinzaine de minutes depuis que j'ai quitté Céleste. Je reviens en courant, ramenant simplement quelques feuilles savons; un peu rêches pour la peau, mais qui lave bien les mains.

-Bonjour Aéran.

Je ne sais pas encore comment annoncer que j'ai trouvé un village... sans griller ma couverture. Alors pour l'instant, je ne dis rien. J'ajoute seulement en voyant son compagnon:

-Bonjour Deus.

Je sors un bout de pain pour le petit déjeuner. Ce midi, nous ne saurons pas encore au village je pense... je vais devoir chasser avec Céleste... car on a vraiment plus rien à manger.

Aéran est content d'avoir de la compagnie, Celeste vient leur rendre visite et Deus est content d'aller l’embêter un peu en lui tournant autour. Je sors des pommes de mon sac et en pose un petit tas pour Celeste en l'enjoignant a se servir. Le temps de me reculer et Celeste vient se poser a porter et croque tranquillement ses pommes, ne laissant même pas le trognon.

Bon il va maintenant falloir partir quelque part, Aéran connait des villages alentours, mais ses souvenirs sont vagues et il n'est pas sur de pouvoir guider Nastel tant qu'il ne sera pas plus proche de son village; les souvenirs des transhumances remontent a plus de 8 ans et il ne s'intéressait pas vraiment aux chemins choisis a l'époque.

Aéran voit a nouveau les 3 runes sur un tronc éloigné ... il ne pourra pas y couper, ce soir il devra répondre et il ne lui tarde vraiment pas de connaitre le prix de sa dette. Malgré tout Aéran décide de continuer a rester joyeux, s'il doit mourir bientôt mettre sa vie en danger alors il s'amusera tant qu'il peut avant.

Nastel est de retour et semble bien réveillée, me saluant et saluant même Deus qui est au comble du bonheur d’être remarqué sans avoir a faire des pirouettes en l'air ; heureusement Deus a compris qu'il doit rester a distance et vient se poser a coté d'Aéran.

- "La journée commance a avancer, voulez vous que nous nous mettions en route ? en espérant que vous connaissiez mieux la région que moi, mes souvenirs sont , je dois l'avouer, un peu flou" en disant cela Aéran s'est relevé et joue a faire tourner un petit cailloux sur lui meme en le tapant avec le bout de son baton.

-Oui, nous devrions nous mettre en marche.

Alors que nous repartons, je glisse discrètement à Céleste la direction qu'il faut prendre. J'aimerais qu'il m'aide à nous faire prendre cette direction. Il file alors en tête de marche, renifle un peu partout puis fait comme s'il avait repéré quelque chose dans la direction Est, Nord-Est. Je pense en mon fort intérieur: bien joué frangin, t'es l'plus fort!

-Il a dû trouver une piste de bergers, suivons le!

Comme c'est Céleste qui porte tout ce matin, je suis bien plus libre de mes mouvements. Nous marchons 3 bonnes heures avant de trouver un chemin de transhumance. Parfait, nous n'avons plus qu'à remonter le chemin. J'ai repris les sacoches entre temps et discute avec Aéran. C'est alors que mon frère m'annonce une bonne nouvelle en aboyant. Il dit que nous n'aurons pas à partir chasser, le vent lui apporte l'odeur du village. Il n'est plus très loin.
D'un coup, mon frère s'arrête et revient me voir. Il grogne qu'un troupeau de mouton arrive avec son chien et son berger. Je lui fais un gros bisou sur le front et ajoute:

-File, on se retrouve ce soir au village, sois discret.

De là, il effectue un bond magistral par dessus quelques buissons et files comme l'éclair. On entend alors le troupeau au loin avec le son des cloches et parfois l'aboiement d'un chien. Je souris à Aéran:

-Il vaut mieux ne pas croiser un berger avec mon frère... ça ne fait souvent pas très bon ménage.

Lorsque nous croisons le berger, nous demandons poliment notre chemin. Il répond en s'adressant à Aéran, et indique le temps de marche qu'il nous reste. Le chien du berger lui, a bien senti Céleste sur moi et s'approche en grognant. J'essaie de lui dire discrètement de ne pas s'occuper de cette odeur, qu'il n'y a rien à craindre. Etonné de voir que je parle sa langue, il me tourne autour comme s'il voyait un phénomène de foire. Il ajoute en retournant près de son maitre "tu es bien étrange petite humaine". Je grommelle alors...

-Je suis pas petite...

Les dernières brebis passent. J'essaie de comprendre quelques mots, mais c'est un tel capharnaüm que je ne comprends que "vite" ou "poussez pas"... mais rien de bien intéressant. Je me tourne par la suite vers Aéran:

-Alors, combien d'heure nous restent-ils?

Nastel et Celeste ont une relation beaucoup plus profonde que normalement, ils doivent pouvoir communiquer d'une facon ou d'une autre, Aéran est sur de cela mais il n'arrive pas a déterminer comment ... de toute facon il n'est qu'intrigué par ca et s'il l'apprend un jour alors tant mieux et sinon tant pis.

Celeste nous permet aujourd'hui de gagner du temps en nous guidant a travers la foret, Nastel est marrante a me faire croire que Celeste a pu repérer un chemin de brebis, il n'y a aucune trace du passage régulier d'un animal et Aéran ne se souvient vraiment pas de son chemin étant petit mais bon Aéran est content de savoir que Nastel sait ou elle va et qu'ils ne sont pas complétement perdus.

Aéran a l'habitude de se perdre, c'est son moyen de déplacement préféré, mais bon, il est content de faire une exception et de savoir ou il se dirige.
Après quelques heures de marche Celeste fuit notre compagnie et nous rencontrons un berger. Aéran se demande en combien de bouchée Celeste aurait pu manger un mouton, il n'arrive pas a déterminer si 3 ou 4 seraient nécessaires

-Alors, combien d'heure nous restent-ils? demande Nastel

Aéran se retourne et tape doucement derrière la tête de Nastel avec son bâton :
- "Tu me prends pour une clepsydre ???" répond Aéran en rigolant, "je n'ai aucune idée du temps qu'on va mettre a arriver jeune voyageuse impatiente, une pomme ?" ; comme a son habitude Aéran grignote une pomme en faisant des dessins dans la peau de la pomme avec son ongle avant de la croquer.

Cette montagne rend Aéran un peu nostalgique, on approche rapidement de chez lui, il faudra d'ailleurs éviter son village, même s'il reste pas mal de temps de voyage, il devra faire attention. Il aime marcher dans les rocailles et ses chemins tassés par les bêtes a flanc de montagne, le bruit des animaux autour d'eux et la présence de ces sommets majestueux. En contemplant les décors qui les entourent, Aéran continue de marcher

- "ah Nastel, on dirait que ton souhait d'arriver soit exaucé, je vois des champs sur le flanc de cette montage, nous sommes donc a moins d'une heure de marche du village" s'exclame Aéran en pointant du doigt un champs qui apparaît un peu plus loin le long de la route.

- "Deus arrête de voler si loin de nous et revient te cacher, les villageois risquent d'avoir du mal avec Celeste s'il le voit mais alors ajouter un fantôme et on sera accueilli avec des fourches et un bûcher , au mieux"

Deus de mauvaise grace fonce se cacher dans le ventre d'Aéran et se venge en slalomant partout :

- "hey c'est pas sympa, c'est pas ma faute si tu laisses de la fumée partout et que tu voles ... ah ben si ... mais c'est mieux que rien non ?", Deus enfin calme vient laisser dépasser le museau et les yeux pour voir la route qui se profile et décide qu'il ne se cachera que a la vue de quelqu'un.

!!!
Je ne peux m'empêcher de faire la moue et de grommeler:

-Je te prenais pas pour une clepsydre... je pensais que le berger t'avais dit le temps qu'il nous restait...

La fin de ma phrase se perd dans mon chapeau et j'accélère simplement un peu le pas, refusant gentiment  la pomme par un "non merci" un peu boudeur. A la vue du flan d'avant pays indiquant une heure de marche, je retrouve mon sourire.
Aéran discute avec Deus; j'aime bien regardé comment le petit chat de brume réagit. Je demande à Aéran ce qu'il ressent lui quand Deus le traverse, par curiosité.

A dix minutes du village environ, j'appelle Céleste très discrètement avec la pierre de mon chapeau (la même qu'il a autour du cou). A peine quelques minutes plus tard, il arrive en haletant. Je lui gratouille derrière l'oreille et lui ajoute:

-Tu restes bien à côté de moi d'accord?

Pas besoin de parler chien, il m'a bien compris. Nous entrons ainsi dans le village. Comme à notre habitude, j'applique ma spécialité, la discrétion par la dissimilation des flux. Je diminue la présence de Céleste, de tel sorte qu'il apparaisse pratiquement comme un chien. Pour être exact, les gens pose les yeux sur mon frère, le voit, mais n'y font guère attention.
Tant pis si Aéran parait étonné, je ne peux pas lui expliquer. Je lâche juste un:

-L'habitude, pas de soucis.

Je demande au premier passant un endroit où manger et dormir pour ce soir. Il m'indique un restaurant de campagne, qui parfois accepte de loger quelques gens. Mais il m'avoue que ce n'est pas une ville touristique ici, et qu'il y a peu de passage. Nous suivons ses indications. Je lève la tête: la pancarte du restaurant ne tient qu'à une chaine. L'enseigne montre un panier avec un oreiller et deux épis de blé. Il y a deux tables en bois dehors, c'est nickel.
Céleste se couche contre le mur, se faisant tout petit et j'entre pour demander s'ils servent encore le déjeuner. Une femme, plutôt gaillarde, répond en se retournant:

-Bien le bonjour. Il n'y a pas problème, j'vais réchauffer le reste de pot au feu.

Quelle boudeuse cette Nastel, une petite blague et hop, ca se referme comme une huître. Aéran rigole quand même en son for intérieur, elle est vraiment marrante a bouder, on sent qu'elle n'est pas vraiment trop blessée, un peu d’orgueil, ça lui passera.

Passer le premier champs Nastel se remet a discuter et je lui explique calmement l'aspect désagréable d'etre traverser par Deus, ce petit diable de fantôme peut influer sur les sensations ressenties, en se concentrant il peut faire ressentir de la chaleur et du bien être mais après il semble fatigué et donc le plus souvent il s'en tient a la sensation de fraîcheur ou de faire "remuer" ce qu'il traverse.

Le temps de finir cette explication que Celeste vient nous rejoindre et nous accompagne jusqu'au village, Nastel a l'air d'utiliser sa magie pour le cacher aux yeux des gens, chacun ses secrets, Aéran n'est pas particulièrement passionné par ce sort car il passe déjà inaperçue partout; il a un physique oubliable, a l'air d'un voyageur sans le sous et sans histoires.

Vu la pauvreté de nos réserves pour ce voyage Nastel se dirige assez logiquement vers un restaurant du coin qui fait éventuellement auberge quand la tenancière en a envie, qui bien que rustique a l'air propre et sera largement convenable pour passer une nuit. Ce bâtiment de pierre a l'allure ancienne mériterait un peu de travaux mais l'intérieur contraste cette sensation de vétuste extérieure. L'intérieur est équipé de solide tables de bois et au fond se trouve un bar massif derrière lequel s'affaire la patronne. Aéran est attiré par un fumé venant d'un gros chaudron qui semble contenir les restes du repas du jour et qui refroidi en laissant les braises s’éteindre.

La patronne, une femme forte, a l'air d'avoir l'habitude de servir et d'aimer son travail, des la commande de Nastel passée, elle s'affaire a rallumer les fourneaux pendant que nous nous installons sur une table extérieure a proximité de Celeste.

Après quelques minutes de repos dans un silence reposant, la patronne nous amène deux grosse écuelles de ragoût avec un pain frais qu'elle nous a fait réchauffer pres du feu, il est craquant a souhait et Aéran est heureux d'avoir des mets simples mais si bons.

- "tout cela semble très bon mais auriez vous une choppe de bière fraîche pour accompagner ce superbe repas" demande Aéran, plus par politesse que vraiment par interrogation. Aéran a déjà vu les tonneaux contre le mur et il à déjà vu de tel fûts dans une ville proche, cette bière est vendue dans tout le pays pour sa légèreté.

Pendant que la tenancière amène quelques fruits frais pour compléter le repas, Aéran se permet de réserver deux chambres, les deux seules ici, et paye tout d'avance pour éviter d'avoir ça a faire en cas de départ précipité. Si Aéran a des problèmes ils ne sont clairement pas d'ordre financier, il ne s’inquiète donc pas vraiment de la gestion de ses fonds, ses "maitres" lui ont fournis tout ce qu'il fallait ... il appréhende le moment de devoir les rembourser mais bon , il est trop tard pour revenir en arrière et ils ne lui demanderont pas d'argent.

Trop content de vagabonder, Aéran laisse Nastel et Celeste pour l'après midi et part faire un petit tour dans le village: une église ancienne, la maison du chef de village, un petit forgeron et quelques commerçants, rien de bien passionnant mais après avoir amusé les enfants pendant une bonne heure, Aéran apprend la présence d'un barbier et il en profite donc pour se payer une coupe. Enfin, rasé et coiffé, il repart voir la taulière du restaurant et se fait prêter un bac et celle ci lui fournit de l'eau chaude pour se détendre. Propre et reposé il s'installe dans sa chambre, spartiate mais équipée convenablement; Nastel s'est installée dans la grande chambre pour que Celeste puisse s'installer avec elle sans qu'ils ne soient trop sérrés; enfin allongé il prend une sieste bien méritée pour atteindre le repas du soir.

Tout se déroule pour le mieux. J'ai juste rendu le montant de ma chambre à Aéran; je ne tiens pas à être redevable. Céleste décide de faire la sieste dans la chambre. Il dort à point fermé. Première chose à faire, la lessive et un bon toilettage. J'utilise tout un tas de petites poudres, pierres chauffantes et cie pour laver mes vêtements. Je n'ai pas vraiment usé de mes flux hier, et suis pleine d'énergie.
Je sors les cheveux mouillés, avec simplement mon pantalon et mon haut (laissant même ma pierre dans la chambre avec Céleste). Je descends simplement pour discuter avec la tenancière. Je lui offre une huile pour le linge; comprenant que je cherche à discuter dans de bonnes conditions, elle m'offre volontiers une choppe de bière en retour.

J'apprends au file de la discussion que ce village n'est pas vraiment touché par le conflit démon-humain et que cela fait assez longtemps qu'il n'a pas vu un seul démon le traverser. Elle avoue alors qu'avec mon drôle de chapeau, elle a cru que j'en étais un et elle espérait pouvoir dire à son neveu qu'elle auvait fichu dehors une démone, un coup de pied au derrière! Je rigole de bon cœur, même si je pense que on avis est trop tranché... mais que voulez vous, nous sommes à Andreios, ce n'est pas pour rien que nos deux nations se sont séparées.

La discussion devient plus anodine, puis, je finis par lui demander si elle connaitrait la légende des plaines d'Isis qui dit que dans des plaines cachées se trouveraientt les cages sifflantes. Elle sourit:

-Et bien si j'avais su que les chercheurs de trésor passeraient par ici! Mais dite moi, ma p'tite dame, d'où venez vous donc pour vouloir ces cages sifflantes?

Un bon point pour moi, elle connait les cages sifflantes, signe que je suis sur la bonne voix. Je réponds les yeux remplis de malice, la choppe à la main:

-Moi? je ne suis qu'une humble marchande Madame.

Et je bois quelques longues gorgées en laissant planer le mystère. Je dévoile alors au moins mes origines:

-Je viens de la tribu nomade du Sablier, réputée pour ses grands marchands qui traversent toutes terres.

-Mais ne voyagent-ils pas en caravane?

Elle sait très bien que ma couleur de peau et mon style vestimentaire trahissent le désert; mais c'est une femme intelligente malgré le recul de son village et je prends beaucoup de plaisir à converser avec elle.

-Si bien sûr mais... un si beau trésor ne mérite-t-il pas que l'on ai l'exclusivité de la vente?

Elle rigole fasse à mon ambition démesurée. Revenant en face de moi, elle lâche alors avec un peu plus de sérieux:

-Vous devez sans doute déjà savoir que l'on dit ce lieu protégé par des esprits de l'eau.

J'apprends alors que ma destination est une prairie inondée, bordée de linaigrettes. On la dit inaccessible, cachée par les maitres de la terre. J'en déduis qu'il s'agit d'un sort de confusion ou d'une enclave entre deux rochers (quand je recroise ça avec mes précédentes informations).

Je suis aux anges, je dépose même une pièce à la tenancière qui me fait un clin d'œil de remerciement. Lorsque nous finissons cette conversation, mes cheveux sont pratiquement secs. Je croise Aéran dans le couloir et lui dis toute joyeuse que je sors me balader en ville avant le diner. Je file chercher mon chapeau et sort toute contente de l'auberge.

Le village est assez petit, et comme la nuit commence à tomber, il n'y a pas un chat. J'ai besoin de prendre de l'altitude pour appeler Nao, j'ai une mission pour lui. Apercevant une roulotte, je saute dessus, puis sur le toit. A l'aide d'un parchemin disposé sur mes chaussures, ça atténue les sons. Le clocher est un peu plus loin. Je redescends, en enfant joue dans la rue, mais il ne m'a pas vu. Je cours à nouveau dans le silence et ressaute sur un muret puis un toit qui mène éventuellement à un arbre, faisant pont avec le toit du lieu de culte (collé au clocher).
Ce toit est bien assez haut, j'appelle Nao et m'assois en tailleur. Il finit par arriver et se pose sur mon chapeau: "... quoi?" demande-t-il fasse à ma mine guillerette. Je lui traduis: "Nous cherchons bien une prairie inondée. Je ne suis pas sûre que tu puisses la voir depuis les cieux, mais je vais te demander de me chercher cours d'eau de moyenne taille environnant."
Il hésite puis me demande pourquoi on ne commence à chercher que maintenant les cours d'eau. Je réponds en souriant "Parce que si même la tenancière d'un village aussi pommé est au courant, c'est que nous ne sommes plus très loin. Je pense que nous sommes en amont de ces plaines cachées."
De plus, ça recoupe les légendes de la tribu des sauvages que j'ai laissé et les infos de la dernière ville. Mais ça... j'ai la flemme de le traduire à Nao. Il a compris, il repart.

La cloche sonne. J'en profite pour descendre, couverte pas son écho, puis rentre dans la fraicheur agréable de la nuit vers cette auberge chaleureuse.

Il y a deux autres paysans qui sont venus diner ici. Je leur souris sincèrement puis remonte voir Céleste pour lui raconter tout ça. Ensuite, je descends diner, avec pour idée de demander à Aéran ce qu'il compte faire, par curiosité. Et puis ce soir, c'est la fête! je compte boire un peu et me détendre comme il se doit. J'ai la conviction d'être sur la bonne piste, c'est la joie!

Aéran s’éveille reposé et content de ce repos non prévu mais tout à fait agréable.  

Il se lève calmement, la journée a l’air de décliner et les odeurs qui remontent du restaurant lui font dire qu’il va bientôt être l’heure de se restaurer et de profiter d’un bon repas chaud. Tout en mettant de l’ordre dans sa tenue Aéran se dirige vers la salle et croise en chemin Nastel qui semble radieuse.

- « L’après midi fut bonne ? » demande Aéran sans vraiment s’attarder trop sur la réponse car le sourire de bienheureuse de Nastel lui fait comprendre que peu de chose que son après-midi aurait pu lui faire plus plaisir.

La tenancière s’affaire aux fourneaux : « Le repas n’est pas encore prêt, il faudra me laisser encore une moment » Aéran profite donc de cette attente non voulue pour aller se dégourdir les jambes. En sortant par la porte en bois qui barre l’entrée il aperçoit au loin sur un tronc les trois runes jaunes vertes et rouges entrecroisées et il sait qu’il ne pourra pas cette fois ci l’ignorer.
D’un pas rapide il se rapproche de l’arbre en vérifiant que personne n’a vu la marque et il se pose dos à l’arbre en s’arrangeant pour que son épaule soit en contact direct avec la trace.

Instantanément Aéran recoit un message :
-  « Dernier rappel, ramène nous la coupe de Laurane » dit la voix, « sanction ? » demande Aéran en espérant pouvoir payer son tribu s’il refuse cette mission : « Ta vie » répond implacablement la voix. - « Vous connaissez l’importance de cet objet n’est ce pas ? » interroge Aéran en espérant faire infléchir leur décision, « oui, elle payera toute ta dette et te permettra d’être libre vis-à-vis de nous. » «  … très bien » conclut Aéran et au moment ou il va se décaler de l’arbre et rompre la liaison « si tu quittes la montagne sans la coupe, tu es mort » et le message s’arrête.

Aéran savait que sa dette coûterait cher, il avait tout appris d’eux, était devenu très riche et maniait des sorts puissants et peu connus mais il n’avait pas imaginé de telles compensations de leur part. Quand il avait du tuer un fuyard il avait compris que ces gens n’auraient pas vraiment de limite.

Et il savait que cette première demande était simplement une « petite faveur » qu’il leur devait en plus pour son aisance. Ayant pesé la demande pour cette faveur, il avait deviné que le moment de payer sa dette ne serait pas a son gout mais il ne s’était pas attendue à devoir condamner son village a une mort lente, cela il ne voulait vraiment pas s’y résoudre.
Pourtant il savait que refuser signifier seulement que quelqu’un d’autre le ferait et que le village n’aurait qu’un bref répit.

Il s’était juré de ne pas repartir au village et de les laisser en paix après sa résurrection ratée qui avait failli déclencher maintes crises cardiaques.
Aéran était abasourdi par la demande ; tout ses anciens amis ainsi que sa mère vivent la bas et il ne veut pas les condamner a changer de village tout ca pour payer son apprentissage des arts oubliés.

Aéran s’assoit a la table a l’extérieur du restaurant et réfléchit.
Apres 20min de réflexion Aéran commence a avoir des pistes, pas encore de solution mais bon il improvisera sur le finish, ses chances de survie sont assez faibles mais bon, c’est mieux que rien.
S’étant repris, Aéran rentre dans le restaurant et va s’installer a une table profitant de la chaleur du feu et dos a un mur pour regarder la salle.
Hormis deux villageois plus intéressés par les bières que par le visiteur présent, Aéran se permet donc de consommer une ou deux bieres avant le repas pour récupérer de la nouvelle et puis il lui reste du temps avant d’être dans son village natal.


Ah tiens Nastel arrive et semble intéressée par les occupations futures d’Aéran :
-  « Je pense repasser dans mon village Natal, plus haut dans la montagne, vous serez la bienvenue » en disant cela Aéran n’a pas menti ; il n’a en fait pratiquement rien dit mais c’est suffisant pour l’instant.

-C'est gentil, je retiens. Nous, nous redescendons en aval pour affaires. Comment s'appelle ton village?... Et méfie toi, j'ai une bonne mémoire!

C'est donc ici que nos chemins se séparent. Mais la mission touche à son but, je ne peux pas prendre le temps de faire un détour pareil si prés du but. Le diner se déroule tranquillement, je me permets uen rare détente et parle un peu de ma tribu. Je demande à Aéran comment se trouve son village et écoute en souriant ce qu'il veut bien me dire.

Après le repas, je vais nourrir Céleste avec des morceaux de viande non comestibles que la tenancière m'a vendues au rabais. Je reviens ensuite un peu pour boire, au bar, discutant avec Aéran et la tenancière, que j'apprécie beaucoup. Bien deux heures plus tard, je commence à m'affaisser sur le bar, entre fatigue des journées précédentes et détente. Je quitte le bar avec des petits yeux mais le sourire et souhaite bonne nuit à tout le monde.
Céleste a fini de manger et m'attendait. Je lui fais un gros câlin puis étant mes vêtements avant d'aller me lover dans les draps. Pas besoin de couverture, Céleste est à moitié sur le lit. Pour lui permettre de dormir, j'ai placé des runes de réveil sur la porte et la fenêtre. Nous dormons tout deux comme des loirs.

Au levé du soleil, Céleste me réveille, comme je lui avais demandé. Je m'habille en vitesse et descends avec mon sac (Céleste portant les deux sacoches annexe. Je demande au conjoint de la tenancière où je pourrais acheter à manger. Il réfléchit pour me répondre quand tout à !!!

!!! Je me retourne brusquement. Céleste aboie. Je perds le contrôle des flux de Céleste et le tenancier se rend compte que mon frère est imposant et son visage trahit de l'inquiétude. Mais je n'en ai rien à faire. Mon visage se couvre d'effroi et je crie:

-Nao!!

Je sors précipitamment de la pièce avec Céleste. Je croise le regard d'Aéran en sortant; il descendait les escaliers. Mais je ne prends pas le temps de penser à autre chose qu'à mon précieux collègue et ami: Nao.
Malgré les quelques personnes dans les rues, je ne fais plus attention à des choses futiles comme la discrétion. De toute façon, ma couverture est grillée. Je concentre mon énergie dans mes jambes et cours de tout mon souffle. Céleste aboie que je devrais monter sur son dos. Mais les rues ne sont pas assez larges pour que je trouve le temps de monter. Je quitte le village en trombe. Nao s'est fait attaqué par des aigles dressés. La pierre autour de son cou vient d'envoyer un message de détresse très fort. Je me dirige droit vers le signal. Sautant de rocher en rocher, avec agilité, mais précipitation. Céleste aboie encore une fois. Ce terrain est plus son domaine, il me demande à nouveau de grimper sur son dos. Je m'exécute. Je sors mon talisman et écris machinalement des sorts d'attaque. La non stabilité de la course ne me permet pas de sortir mon encre, donc j'écris avec du sang et de l'énergie pour stabiliser l'écriture.

Je sais très bien ce qui nous attend là où se trouve Nao... une embuscade... mais jamais je ne laisserais mon corbeau mourir. La colère monte et j'incante au hasard des sorts de renforcement. Céleste sent l'urgence et fonce à vive allure parmi la forêt. Trop occupée, je ne remarque pas que nous dévalons un cours d'eau. Nous apercevons une clairière. Une flèche fuse. Céleste saute. J'ouvre grand les yeux pour essayer de repérer les ennemis. Ils sont 7 mais je n'en ai repéré que 6... l'archer a dissimulé sa présence je suppose. Une autre flèche fuse et la queue de Céleste la pare. Un mage tape le sol avec son bâton et les pates de Céleste sont immobilisées par des cordes d'énergie. Je saute devant lui et frappe à mon tour le sol de mon poing avec une rune d'attaque. Un mur de terre circulaire se lève autour du mage. Deux épéistes me foncent dessus. Je lâche un sort aveuglant, l'un des deux s'est arrêté. Je sais que je suis dans la merde mais fais du mieux que je peux. Ce ne sont pas des haut gradés je pense, mais ils ont l'avantage du nombre, et je n'ai toujours pas repéré Nao.
J'esquive de peu le coup d'épée qui m'était destiné. Il se dirige alors vers Céleste qui est trop occupé à parer les flèches. J'implore alors d'une rapide incantation l'esprit de la forêt pour qu'il perturbe l'épéiste. Celui ci voit son pied pris dans l'herbe qui grimpe jusqu'à son genoux. Je cours vers Céleste pour annuler le sort d'entrave. Mon sortilège de terre s'estompe et le mur retombe. Je lance alors une de mes bombes de brumes. Puis, je concentre mes flux dans la vue de mes opposants. Je fonce sur le premier épéiste qui vient de se libérer. Ma dague rétractible se met en place et le combat rapproché commence. Je suis plus rapide que lui, mais il a la puissance. Je vois les flux de Céleste se diriger à l'odeur, il part attaquer le second épéiste. Je douille en combat rapproché et saute pour m'éloigner... attends un peu et l'attaque par derrière en lui sautant au cou, lui enfonçant ma dague dans le flan, puis dans l'épaule, de toute mes forces. Il se retourne violemment et m'assène un grand coup de crosse dans les côtes. Je vole et m'écrase au sol puis me relève en crachant. Lui, il est à terre et ne servira plus à grand chose.
Le mage fait lever le vent et ma brume disparait. Céleste a broyé l'autre homme. Une flèche fuse et vient se planter dans la fourrure de Céleste, au niveau de sa cuisse. On pourrait croire qu'il est blessé, mais pas du tout, la cuirasse de poil de mon frère est une véritable armure. Une corde s'enroule autour du cou de Céleste le faisant tomber par terre. C'est un manipulateur d'objet qui a fait ça. Il accroche par télékinésie la corde à un arbre. Je n'ai pas le temps d'aider mon frère qu'une femme me saute dessus en hurlant de rage pour son compagnon. Elle se bat avec une grande chaine avec un poids au bout. J'arrive à la faire se reculer mais regrette bien vite mon geste. C'est une experte du combat à mi distance et je n'aurais peut être plus d'autre occasion de l'approcher. Alors que je tente d'aller aider Céleste, sa chaine passe autour de mon coup et j'ai à peine le temps de passer ma main droite que je me retrouve tirer en arrière, propulsé à terre. Je vois une lance me survoler et se planter sur le corps de mon frère. J'hurle sentant les flux de mon frère perturbés. Des cordes de lumière sortent du sol et commencent à entourer mon corps. Mes flux sont en telle ébullition que les cordes ne prennent pas et s'évaporent. Ce n'est pas comme s'il me poussait des super pouvoirs. J'ai simplement perdu mon self control, et les sorts de renforcement que j'ai lancé tout à l'heure se mettent à fonctionner tous en même temps. Une lance se plante à côté de moi. Il a simplement mal visé. La chaine me tire un peu plus et j'ai l'impression d'étouffer. Je me retourne face contre terre et me relève péniblement de mon bras libre. Je frappe sur le sol. Une butte de terre soulève la porteuse de chaine. Je me retrouve à nouveau à terre, tirée par sa chaine. Puis, comme elle a lâché prise, j'arrive à me libérer. Pas encore relevée, le mage incante un sort pour lancer une boule de feu. Je lance alors mes parchemins. Qui sera le plus rapide?

J'entends vaguement mon frère rager et se débattre. Aucune flèche n'est plus lancé... qu'est devenu l'archer caché?

Mes parchemins s'envolent en cercle avant de se transformer en feux follets. Ils fusent vers le mage. Sa boule de feu prenant forme. Mes feux follets mangent simplement le feu pendant qu'elle commençait à être propulsée. Alors que je me concentrais sur ce sort, un homme maniant un bâton me plaque au sol, le bâton au niveau du cou. Je pare comme je peux. Il m'assène un violent coup de poing au visage qui me sonne quelques secondes. En reprenant connaissance, je me rends compte que j'étouffe sous la prise de son bâton. Je me débats de toutes mes forces avant de prendre un coup de genoux dans le bide. Je lâche progressivement prise.

C'est un hurlement de mon frère qui me ramène à la raison. Je crée avec l'énergie qu'il me reste des runes très simples sur la pomme de ma main. C'est un sort que je n'ai pas l'habitude d'utiliser, qui enflamme le bois... normalement. Les poings autour du bâton, j'essaie de me libérer. Le bâton finit par se fendre sous la chaleur. Je titube à genoux alors que l'agresseur vient de faire un bond en arrière (un manieur de bâton doit beaucoup tenir à son bâton, je présume). Je plie mon bras pour aller chercher un flacon dans on sac, je prie pour que ça soit le bon... pas vraiment, mais ça fera l'affaire. Je voulais une poudre que l'on peut faire exploser avec un sort, mais j'ai pioché une potion qui fait pousser les plantes. Tant pis, je lance la fiole vers le manieur et l'herbe pousse instantanément, bloquant une large partie de ses mouvements. Je prévois de l'achever quand mon frère hurle: "derrière!!"; je pare le poids de la chaine avec mon bras... ce qui me fait un mal de chien! La chaine n'a pas pris sur mon corps et je saute pour m'éloigner.

Céleste couine. Le manipulateur d'objet vient de lui museler le museau à l'aide d'un parchemin. La femme aux chaines vient essayer de libérer son ami. La mage relance une boule de feu, plus petite en direction de mon frère. Je prends un parchemin de protection et incante pour terminer le sort (en effet, seul une partie de la rune est inscrite dessus). La boule de feu dévie lorsque je lui saute dessus, puis elle se désagrège. Je m'écrase au sol, sans brûlure. J'entends le mage crier mais ne sais pas vraiment pourquoi car je me suis retournée pour combattre le manipulateur d'objet. Il n'est pas fort en combat rapproché, et après m'avoir envoyé maladroitement quelques couteaux, je lui lance une poignet de terre et telle une furie, avec le peu d'énergie qu'il me reste, lui tranche la gorge. Céleste se retrouve libéré. Je titube sur ma victime... et il en reste 4...

On peut alors entendre Nao crier. Il avait le bec ligoté par une corde du manipulateur et est enfermé dans une cage. Je cours pour le libérer. Je le mets dans mon haut, même s'il me dit qu'il a mal. Je lui crie en corbeau un:

-La ferme Nao!

Je commence à sentir le soulagement de le retrouver vivant... mal en point, mais vivant. Mes yeux s'humidifient, je n'arrive plus à me concentrer sur les flux et mon corps commence à trembler. Je sors à nouveau une boule à brume et la lance à mes pieds. Je siffle Céleste, ils nous faut fuir, où nous allons y passer. Il aboie pour me dire qu'il a bien compris et j'entends sa respiration haletante me suivre de près alors que je cours vers l'amont. Je ne pense qu'à une chose, sauver nos peaux. Et même si mon corps me fait souffrir, je cours quand même... cependant bien moins vite qu'à l'aller...

Je n'ai pas l'habitude des combats non préparés. Et j'ai bien trop forcé sur l'énergie que je pouvais mettre à disposition pour le combat. Cependant, ils nous ont largement sous estimé... c'est peut être ce qu'ils leur a fait le plus défaut... Enfin, Comment empêcher les poursuivants de me suivre?... je ne sais même plus dans quel état je les ai laissé. N'ayant pas vraiment les idées claires, je ne pense qu'à un mur de terre. Je m'arrête quelques secondes au sol pour fouiller dans mon sac, je sais que j'ai tout un tas de runes déjà prête à l'emploi. J'en sors quatre identiques. C'est même sortilège que celui qui me permet de soulever un mur circulaire, mais je le lance un peu différemment, avec 4 runes, de sorte que le mur s'élève en ligne droite sur 2m, sur une distance d'à peu près 40m. Je n'ai qu'à ajouter un peu d'énergie pour que le sort déjà pré construit se lance. Ensuite, je reprends ma course. J'ai constaté en me retournant que Céleste est vraiment touché au ventre et qu'il perd du sang... mais il tient bon. Nous courrons encore environ 10 minutes... jusqu'à ce que je mette à voir des petites fées tournées devant mes yeux (c'est sorte de points lumineux qui obstruent la vue). Je m'écrase sur l'épaule et perds l'usage de mon corps. J'ai trop forcé, je n'ai même plus l'usage de la vue. Céleste me renifle et me mordille d'affolement. Je le sens vaguement me prendre dans sa gueule puis... plus rien.