Plaine et pleine mission

-Pour demain matin, ça sera plus que suffisant. Merci!

Je l'accompagne chez le forgeron, histoire de pouvoir donner des détails si on me demande. Le poids, la taille, le matériau... autant de détails utiles pour passer commande. Aéran demande au forgeron de passer commande après avoir échangé quelques familiarités. Je me fait discrète en regardant les étalages. Ce n'est que lorsque l'on me demande quelques détails supplémentaires que je viens remercier le forgeron de sa bienveillance.

Alors que nous sortons de la boutique du forgeron, Zaé nous interpelle:

-Oh, salut!

Après quelques phrases chaleureuses, Zaé ajoute que nous sommes invités à dîner (sauf que Céleste est toujours pas rentré, j'accepte cependant la proposition). Voyant que je suis plus enclin à passer du temps dans la ville que d'habitude, elle me propose d'aller aux bains publics. Étonnée aux premiers abords, j'accepte cependant bien vite car je rêve depuis quelques jours de ce genre de détente.
Le temps de laver mes vêtements, elle me prête également les siens pour la soirée.
Soit, en avant pour les bains alors.

Assis sur l'enclume Aéran regarde le vieux forgeron faire la marque de la garde pour éviter de la détruire, entourant doucement le métal d'une préparation pateuse qu'il laisse prendre pendant 20min puis qu'il sépare proprement et trempe dans un bain permettant de le solidifier.

- "Revient demain soir, le moulle sera fait et je te montrerai le résultat" explique le forgeron

- "J'aurais voulu prendre l'épée pour essayer de la réparer"

- "non" répond simplement le forgeron, "si le moulle est imparfait je devrais le refaire, si tu le casses , je ne pourrais jamais garder la mémoire de ces soldats"

- "Très bien, merci de ton aide " discute doucement Aéran avec l’artisan a qui il glisse quelques pièces d'or malgré les protestations de l'homme.

En partant et en marchant en ville, Zaé les rejoints et amène Nastel avec elle pour sa fin d’après midi détente, ça ne pourra pas lui faire de mal, elle semble avoir trop de choses en tête ces derniers temps. Et ce qu'on a combattu ne doit pas aider a se calmer et a reposer ses idées.

Une fois Nastel et Zaé parties pour le moment entre filles, Aéran repart chez lui, discute rapidement avec sa mère et la laisse a son repos auprès du potager et trace rapidement un petit message pour demander des dagues et divers équipements a son armurier favori. Cette petite poche de son sac arrive directement dans un coffre de banque qui est vérifié par un commis tous les soirs, et dans la nuit un sac sera fourni pour lui. La confiance a toujours été l'élément central dans ces échanges et Aéran en a régulièrement profité avec des prix décents (au moins pour des armes de très bonne qualité.

Enfin une fois son message déposé, Aéran laisse toutes ses affaires a la maison et part en trottinant dans la foret et va s'installer dans un lac ou il nage doucement en faisant attention a son bras.
En repos sur un banc de sable dans un lac, Aéran aperçoit au loin Céleste qui se déplace dans la foret.

Apres un retour difficile et passé a se maudire d'avoir surestimé sa force, Aéran arrive sur la plage et se repose dans le soleil de la fin du jour en se reposant en vidant sa tête.

Je me laisse entraîner par Zaé. Elle semble vraiment de bonne humeur, et ça fait chaud au cœur. Au coin d'une rue, une petite pancarte sans prétention indique "bains". Nous entrons avec entrain.

Zaé salue la gérante: une dame âgée à l'aura très posée. Je fais de même et reste surprise par le sourire calme et posée qu'elle me donne malgré mon allure d'étrangère. Cette femme là, elle a dû vivre beaucoup de choses, pensé-je au fond de moi.
Arrivée dans les vestiaires, nous déposons nos vêtements dans des casiers prévus à cet effet. Je suis étonnée: tous les casiers sont vides. Alors que nous rempruntons des serviettes, je surprends le regard de Zaé posée sur moi. Pas pudique pour deux sous, je demande tout de même:

-Oui?

Surprise, Zaé sourit et m'emmène simplement dans le bain fumant puis elle soupire de contentement. Là, elle se rapproche de moi et fixe à nouveau mon épaule. Devant mon regard à nouveau interrogateur, elle répond:

-"C'est une cicatrice du combat d'il y a quelques jours?"

Je tente de regarder, mais c'est légèrement en arrière.

-Surement... ? Mais ça ne me fait pas mal.

Je plonge jusqu'au menton dans l'eau:

-Tu vois? ça pique pas en tout cas.

Elle fronce un sourcil.

-"Mais c'est que tu en as plusieurs..."

-Ah bon?

Elle passe sa main sur le haut de mon dos:

-"Bah oui! ici, là... une trace ici aussi.. (sa main descend alors qu'elle m'indique de me lever un peu plus) là aussi...c'est impressionnant."

Je replonge dans l'eau et réfléchis un instant:

-Ah... j'pense que ça date pas que du dernier combat. C'est que je peux pas me mettre de l'onguent dans le dos. Du coup, ce sont les traces accumulées depuis le début de mon voyage.

-"Oh..."

Même si la curiosité la dévore, elle se garde de poser des questions.

-"Je pourrais te mettre de l'onguent si tu veux..."

-Pourquoi pas, merci ^^

Ensuite, je lui demande si elle sait où le village en est dans la gestion des feux. Apparemment, c'est pratiquement fini.
Au bout d'un moment, la conversation dérive à nouveau sur des potions et nous restons ainsi une bonne heure dans le bain à discuter. Un bon décrassage, un petit shampoing... ça fait vraiment du bien.
Je constate encore plus la beauté de Zaé. Bien que plus jeune que moi, elle porte les formes d'une femme et ses cheveux de feu encadrent parfaitement son visage fin et font ressortir ses yeux. Ces derniers révèlent d'ailleurs régulièrement une lueur espiègle qui la rend très charmante.

La nuit commence à tomber, nous sortons enfin du petit établissement et nous dirigeons vers la maison de Zaé.

[un  peu plus loin, pendant ce temps]

Cela fait des heures que Céleste s'amuse dans la forêt. L'énorme chien sacré joue entre chasse et recherche de bout de bois assez puissants pour supporter sa puissante mâchoire.
Soudain, il s'arrête, son puissant odorat lui indique la présence d'un humain à une centaine de mètres. Il se rapproche avant de tendre l'oreille: l'eau s'agite. Il s'éloigne alors en courant, suivant l'indication de sa soeur: ne pas approcher les humains.

Plus tard, il lui vient l'envie de se désaltérer. L'homme est il toujours au lac?
Pour le savoir, il retourne vers la rive... plus doucement. Tiens, une odeur qu'il connait. C'est Aéran!
Céleste sort du bois, trempe ses pattes dans l'eau fraîche et boit. Puis, il se rapproche d'Aéran en le saluant d'un petit jappement.

- "Hey salut Celeste, je t'avais vu au loin tout a l'heure. Tu as l'air d'apprécier cette foret, c'est bien" dit Aéran en se relevant sur les coudes

- "Bon heureusement que c'est toi et pas une fille du village sinon j'avais pas fini de me faire gronder pour avoir trainé nu au bord de l'eau" dit Aéran en rigolant et en s'habillant tranquillement.

Une fois son sac sur l'épaule, Aéran essaye d'estimer l'heure et se dit qu'il va bientôt être l'heure de repartir a la maison avant que le froid ne tombe.

- "Je repars en ville, ça te dit de venir jouer avec les enfants Celeste ?" demande Aéran en commençant a marcher et en laissant a Celeste le choix de ses occupations.

En remontant doucement les chemins vers le village, Aéran respire calmement et fait le point sur les occupations a venir et sur ce qu'il aimerait faire après, peut être une petite école de magie pour transmettre tout ce qu'il a pu apprendre avec le temps. Zaé aurait besoin d'apprendre proprement la magie et non pas juste avec un livre. Ça ferait une certaine attractivité pour le village de plus. Aéran a toujours aimé le coin le plus lointain de la foret , du coté opposé du petit lac et qui est fait de montagne et de foret. Cet endroit est très calme mais avec un peu de magie et de puissance il serait possible de tracer une route propre pour relier le village et permettre a des gens d'apprendre a manipuler la magie sans mettre les gens autour en danger.

Sorti de ses pensées par la sensation de l'eau froide qui goutte de son front, Aéran catalyse les flux a travers sa main gauche et se met a faire tourner doucement de l'air autour de sa main puis enfin il modifie le mouvement pour utiliser de l'air chaud. Une fois son sort stable Aéran se sèche les cheveux et s'amuse a faire peur aux enfants en leur touchant la joue avec le vent chaud.

Aéran trouve sa mère de bonne humeur avec les filles déjà affairée. Ne voulant pas les déranger dans leur complicité, Aéran attrape discrètement son sac par la fenêtre et sort un tapis épais sur lequel il s'assoit en tailleur et plonge doucement dans la méditation.

Céleste ne comprend pas ce que dit Aéran; mais le ton qu'il emploie est celui d'une conversation normale, alors Céleste comprend que c'est plus ou moins à lui qu'il s'adresse. Le comportement d'Aéran montre qu'il s'attend à ce que le grand chien sacré le suive.
Céleste le suit donc, un peu par curiosité. Ils arrivent au village; les enfants jouent avec eux. Céleste fait bien attention à ne pas en bousculer.

Lorsqu'ils arrivent à la maison, même si Zaé et moi aidons Léliane, je sens bien la présence de mon frère. D'un coup d’œil rapide à la fenêtre, je vois qu'il est accompagné d'enfants, et je suppose, d'Aéran.

Lorsque tout est prêt, Zaé va chercher Aéran; et moi, Céleste. Les enfants sont rentrés chez eux progressivement alors que mon frère s'est couché pour souffler un peu.
Je constate qu'il est tout sale de ses dernières escapades et lui propose donc de manger au seuil de la porte de derrière, donnant sur le jardin.
Le dîner se déroule tranquillement. Zaé finit par oser nous demander quand est ce que l'on compte repartir; je lui réponds que j'attends d'abord le retour de mon corbeau et notamment qu'Aéran aille mieux. Le repas dure un peu en longueur et nous discutons à table, tranquillement, avec une tisane bien chaude.

Aéran laisse les filles à leur fin de discussion et part se coucher. Une fois glissé bien au chaud, Aéran se laisse doucement sombrer dans la chaleur et n'est perturbé qu'une demi heure plus tard par l'arrivée de Zaé qui vient se coller a Aéran et ronronne.

Amusé par le bruit que fais Zaé, Aéran attrape Zaé et remarque une légère odeur d'alcool, visiblement les filles ont du tester le digestif en discutant, en souriant Aéran embrasse la petite tête de feu devant lui et se rendort doucement.


Éveillé par un rayon de lumière, Aéran remarque a quel point le toit mériterait des travaux pour le confort de vie des deux occupantes. Apres un dernier câlin a Zaé, Aéran se lève, prend son sac et part faire un tour en ville avant le réveil de tout le monde.


Une fois dans la fraîcheur du matin, Aéran trottine jusqu’à son ami boulanger ou il achète des viennoiseries toutes chaudes et deux grosses brioches et le pain de la journée. Sur le chemin du retour Aéran remarque un charpentier qui n'existait pas quand il a quitté le village. Un jeune homme et une fille sont installés a l'entrée et font chauffer un pot de café en attendant de commencer la journée de travail.


Une idée en tête Aéran s'approche rapidement d'eux et engage la conversation, le jeune couple l'invite a partager leur café et Aéran se permet de partager son plan avec eux :

- "je souhaiterais faire réparer la maison de ma mère et ajouter deux pièces, je me doute que vous n’êtes pas maçon mais vous connaissez peut être quelqu'un susceptible de travailler avec vous et avec qui vous vous entendriez bien ?"

- "Oui j'en connais un, a coté d'ici, il manque de travail. Les gens battissent peu pour l'instant" répond la jeune femme, "on a un petit chantier en cours avec lui pour les deux prochaines semaines mais après je verrai avec Zaé si tu veux"

Aéran fouille dans son sac et en sort un sac assez gros en faisant attention a ne pas faire peur aux artisans en mettant tout son bras dans le sac.

- « Tenez de quoi payer les travaux »

- « Euh … c’est qu’il y a de quoi bâtir 3 maisons la Aéran » s’étonnent les deux commerçants en lorgnant sur le sac.

- « j’aimerais que vous répariez le toit, en premier, puis faire deux pièces de plus a la maison, il faudrait un garde manger et une grande chambre pour Zaé, la cave n’étant pas vraiment une solution » explique tranquillement Aéran en dessinant sur la feuille le rendu qu’il imagine

- « et ici j’aimerais que vous fassiez une grande avancée de toit et un petit bâtiment a part pour que Zaé puisse y travailler tranquille et recevoir les personnes qui veulent être soignées »


Après une dizaine de minute a discuter des modalités et de ce qui devait être fait, Aéran se leve pour repartir a la maison. En commençant a marcher, Aéran remarque des meubles : « vous êtes aussi ébénistes ? Car il faudrait fournir des meubles pour la chambre de Zaé et un nouveau lit pour ma mère aussi »

Aéran n’ayant pas eu l’occasion de venir depuis longtemps il prend le temps de donner un peu plus aux deux artisanats et de prévoir de réparer la clôture de la maison et leur demande d’utiliser le surplus (qu’il estime être pratiquement la moitié) pour réparer les maisons du village qui en ont besoin et que les gens n’ont pas les moyens de faire remettre en état : « Dites leur que c’est les sages qui vous ont payé pour les travaux si les gens se demandent, ils ne devraient pas trop être surpris de cette explication ».


Puis une fois tout fait, il repart à la maison rapidement, dépose le déjeuner et un mot pour expliquer son absence et part en trottinant a la cabane pour retrouver Nastel et Celeste.

Sur le chemin Aéran décide de couper par la foret et vérifie que la nature reprend ses droits et que les animaux s’adaptent à ce nouvel environnement.
Une fois proche de la cabane Aéran ralentit et prend le temps de respirer puis dépose la nourriture sur le pas de la porte avant de repartir à la cascade se laver rapidement.

C’est trempé et torse nue en profitant du soleil naissant qu’il revient et qu’il s’installe sur le sol lisse et commence a déballer les différents sacs huilés contenants les râteliers d’armes. Aéran est sur d’une chose, Nastel aura largement le choix et depuis qu’ils se connaissent les prix sont toujours aussi juste pour une qualité aussi exceptionnelle.

Après avoir bu un petit digestif avec Zaé, je d'humeur à aller picoler un peu. En faisant plus ou moins disparaître ma présence, je finis ma soirée dans un petit bar improvisé avec des jeunes du village.

A une heure assez avancée de la nuit, je retourne à la cabane pour aller dormir. Céleste m'y attend et vient me dire bonne nuit; je l'autorise à rentrer dans la cabane pour la nuit. Il fait attention à ne rien casser et je m'endors rapidement comme un loir à ses côtés.

***

-... mhm... déjà?

Céleste m'indique qu'il serait l'heure de me lever. Je lui fais une gratouille sur le museau en essayant d'ouvrir les yeux. Le réveil est rude. Une bonne odeur de pain chaud réveille mon estomac. Céleste s'empresse de dire qu'Aéran est passé les déposer il y a quelques temps déjà. C'est super gentil.
J'ouvre la porte, prends le sac et hume la bonne odeur de notre petit déjeuner (entre autre). Je regarde Céleste en souriant et lui dis dans sa langue:

-ça te dit un jeu?

Il acquiesce, surement car il se doute de ce que je vais lui demander et la récompense qu'il y aura au bout.

-Trouve Aéran, je te suis.

Le voilà parti en mode chien de chasse, content d'un tel jeu. En vrai... j'ai la flemme de chercher des pistes ou de regarder les flux (pour suivre le trajet de Deus). Le nez au sol, Céleste cherche la trace d'Aéran. Un bout de quelques seconde, il repère une piste. Je le suis tranquillement, sans toucher au contenu du sac.
Une dizaine de minute plus tard, l'odeur d'Aéran s'accentue et Céleste accoure vers lui, comme le chien qu'il est, content d'avoir réussi le jeu. Il salue Aéran d'un jappement joyeux et sa queue brasse l'air avec frénésie. J'arrive en suivant:

-Salut Aéran. Il est content de t'avoir trouver, c'était le jeu.

J'ajoute:
-Merci pour les pâtisseries, tu as petit déjeuné?

Ne sentant pas que je dérange, je m'assoie à côté de lui et de l'étalage qu'il a déballé. Puis, je me saisis d'une brioche, croque dedans avec plaisir et lui tends le sac s'il veut prendre quelque chose. Céleste a pour récompense la moitié de ma brioche. Un copieux petit déjeuné s'en suit; ça donne du chaud au cœur.
En mangeant, je demande:

-C'est la commande qui est arrivée?

En finissant de déjeuner avec Nastel et Celeste, Aéran regarde la dague a la lame noire aux reflets bleue et décide de l'ajouter a sa collection avec un foureau en cuir noir qu'il peut cacher contre sa jambe et sous sa tenue, on ne sait jamais quand ca pourrait servir.

- "Oui voila le stock qu'il nous a envoyé, je te laisse le soin de détailler les armes et trouver ton bonheur dans le stock." dit Aéran

- "Il a mis un peu de tout, mais s'il manque des choses n'hésite pas je le previendrai et il te fera une recherche pour trouver ce qu'il te faut exactement" répond Aéran en s'amusant a fouetter l'air a l'aide d'une épée longue étonnement légère.

- "Il a des matériaux que je suis incapable de reconnaitre, c'est terriblement léger et ca semble fragile pourtant je suis sur que ca soutiendrait un coup d'épée longue" dit Aéran, plus a lui meme qu'a l'intention de Nastel

Je regarde d'abord normalement les armes disposées sur le sol lisse. C'est vrai qu'il y a de tout. Je finis une chocolatine, puis me concentre pour regarder l'énergie que dégage chaque arme. Mais je referme bien vite les yeux et me les frotte: il y a trop de chose, impossible de se concentrer. Elles sont toutes animées de beaucoup d'énergie, souvent preuve de qualité. Du coup, impossible de regarder globalement le tout sans se faire mal aux yeux.
Et bien soit, je choisirai à l'instinct.

Je sélectionne les dagues dont la lame fait environ la taille de ma main, ou un peu plus. Je teste avec les fourreaux les différentes dagues en les mettant dans ma ceinture. Deux seules passe inaperçues sous le tissus de ma ceinture. Je les dispose ensuite au sol et me concentre sur la couleur que chaque lame dégage.
La première porte du rouge bordeaux sur la lame et du violet sombre pour le bois; une grande expérience s'en dégage; deux hommes différents semblent avoir mis leur savoir en commun et ils semblent avoir des années de métier derrière eux.
La seconde, elle, arbore un jaune blé et du roux; elle a été fabriquée avec plus de légèreté semble-t-il; et par une seule personne cette fois. Le matériau utilisé pour la lame canalise bien l'énergie et le bois du manche est un bois jeune et souple.

Le choix n'est pas facile. Je les prends à nouveau en main, regarde leur barycentre, leur poids... et enfin, je me décide pour la seconde. La lame s'harmonise davantage avec mon énergie; et l'arme est un peu plus légère.

La faisant tournoyer sur mon poignet pour m'habituer à son poids, j'ajoute, toute content:

-Celle-ci m'ira très bien.

Je fais confiance à Aéran pour les prix, je n'ai plus de soucis depuis que j'ai gagné de l'argent dans le village en vendant des produits en tout genre (onguent, produit contre la toux, engrais, lessive...).

Aéran prend le temps de s’asseoir pendant que Nastel semble décider quelle arme sera la sienne.

Pendant ce temps Aéran ouvre un sac et choisit des couteaux de lancer de petite dimensions et assez lourd pour abattre un homme d'un seul jet. Aéran a appris a les utiliser mais ne s'en est jamais trop servi. Malgré tout les dernières situations l’amène a reconsidérer des manières de se défendre sans utiliser sa magie.

Une fois les armes choisies Aéran commence a s'amuser a les faire tourner sur le dessus de sa main et va se mettre a 10 pas d'un arbre et lance les lames. Enchainant rapidement les lancer Aéran plante toutes armes dans la cible malgré un certain écart.

De retour de son essai, Aéran glisse sa bourse avec le paiement et celui de Nastel dans le sac et range les armes.

- "Quel programme maintenant ?"

"Quel est le programme maintenant ?"

-J’irai bien voir les anciens, comme tu me l’avais proposé. Pour la suite, tout dépend des nouvelles de Nao, parti en éclaireur. Il ne devrait pas tarder.

En effet, je lui ai dit que s’il ne trouvait rien au bout de 4 jours, je préférais qu’il rentre bredouille.

D’ailleurs, en fin de matinée, le voilà qui revient. A ce moment-là, je suis avec Aéran et Zaé, dans leur maison. La pierre à mon chapeau résonne, je sais donc qu’il me cherche.

-Je vais dehors, Nao est rentré !

Pour l’aider à me trouver, je saute avec agilité sur le muret qui me permet d’accéder par un second saut à un toit de bâtiment faisant lieu de salle commune. J’aperçois Nao et lui fait signe. Il descend se poser sur mon bras et je le laisse reprendre son souffle avant de lui demander son rapport. Au début, il ne lâche que quelques mots, comme à son habitude… mais ce n’est pas suffisant pour que je puisse décider de la suite du programme. Je le prie donc de développer un peu plus.

J’apprends ainsi qu’il n’a trouvé qu’un autre corbeau d’Aspera. Son maitre est prêt à m’aider et me rejoint au village. D’après Nao, il devrait arriver demain. Il travaille également pour Aspera et aider un collègue est de l’ordre du bon sens dans notre pays.

Je retourne à la maison, soulagée d’entendre une telle bonne nouvelle. En passant la porte, j’annonce :

-Un "ami" arrive demain ; de l’aide ne sera pas de refus pour aller chercher ces cages sifflantes !

Durant le déjeuner, je me demande tout de même comment sera mon collègue. Nao n’a pas voulu en dire davantage. Je pense surtout qu’il va me passer un savon s’il se trouve plus haut gradé que moi --" … Surtout que je n’ai pas respecté un des termes du contrat vu qu’Aéran et sa famille sont au courant de ce que je cherche.

Bref, c’est quand même une bonne nouvelle, même si ma fierté va peut-être en prendre un coup.
Lorsque Zaé me demande comment il est, j’élude la question en demandant habilement quand est ce que nous pourrons aller voir le conseil des anciens.

- "tant que ton ami reste amical ..." dit Aéran en souriant

Aéran s'amuse a taquiner Zaé en profitant de la bonne humeur momentanée de Nastel. Il apprécie le repas avec tout le monde en sentant que l'amélioration de sa santé signe son départ prochain.

Une fois un plat de beignets sur la table, Aéran commence a voir avec Zaé pour partir voir les sages :

- "Ils ont du passer la matinée a s'occuper des doléances et ils doivent manger ensemble a l'auberge pour discuter" dit Zaé "je me suis esquivée pour manger avec vous deux" dit Zaé en montrant Nastel et la mère d'Aéran puis elle tire la langue à Aéran.

- "Alors on va se permettre de leur offrir un petit digestif maintenant si tu es d'accord Nastel"

Des les desserts finis, la mère d'Aéran les chasse pour qu'ils soient sur de trouver les anciens encore autour de la table et ils se mettent en route vers la sortie du village et arrivent au moment ou les anciens commencent a se lever de leur table. Tranquillement attablés a l’extérieur, les 4 sages présents semblent avoir profité du beau temps actuel et sont de fort bonne humeur. Un grand sourire anime tous les visages des qu'ils aperçoivent qui les approchent.

Après les salutations, les sages acceptent l'invitation departager un verre et forcent Aéran et Nastel à raconter le combat et tout ce qu'il s'est passé. Aéran prend le temps de définir avec les sages l'histoire a raconter aux villageois et aux gens qui pourraient venir de l’extérieur. Esquivant le problème de l'ouverture de la porte, Aéran laisse le soin à Nastel de profiter de sa capacité a compter une histoire pour essayer de charmer les anciens et avoir les réponses a toutes ses questions, sous le regard bienveillant de Zaé.

Une fois la curiosité des sages satisfaite au sujet des cauchemars, nous avons déjà fini notre premier verre. Certains en reprennent, d’autre se contente de continuer notre discussion le verre vide. L’un des sages me remercie de mon intervention au combat. J’en profite pour dire que ma venue ici n’est pas complétement anodine. Un autre, curieux, me demande donc pourquoi je suis de passage ici. J’avoue alors habilement chercher des informations sur la légende des cages sifflantes. Quelques sages se regardent, il semble que c’est la première fois qu’ils en entendent parler. Cependant, un des plus anciens prend sa barbe dans la main et fronce les sourcils :

-Mhm… ça me dit quelque chose…

Il cherche dans sa mémoire avant d’ajouter :

-Un ami, décédé depuis, m’avait fait part de nombreuses chasses aux trésors. Et le nom des cages sifflantes ne m’est pas inconnu.

Apparemment, son ami lui aurait laissé certaines de ses affaires avant de s’en allait pour une quête dont il n’est jamais revenu. L’ancien nous propose de passer chez lui pour l’aider à chercher.

***

En limite de village, nous passons la porte de l’ancien. Une odeur de poussière et de renfermé me saisit. Mes sens en éveil, je me surprends à sursauter à sursauter lorsque son chat s’est mis à bailler. Un vieux chat dont la présence a été masqué par un amas d’objet en tout genre, perdu sous un amas de poussière. Je retire la main de ma dague avant d’aller caresser la boule de poil à écailles colorées.

-Par ici, informe l’ancien.

Thulius soulève une boite et écarte divers objets, dont une lampe cassée et un gros éventail. Sous la boite se trouve une grosse besace.

-ça doit être ça.

Il l’ouvre sous mes yeux et regarde à l’intérieur. Un tas d’objets : une corde usée, un piolet, quelques livres de taille variée, une lampe à huile cassée et rouillée et d’autres bricoles. D’un regard, l’ancien nous autorise à regarder les livres. Je feuillète rapidement.

L’un porte sur la botanique classique ; un autre sur les comptes et légendes d’une région plus à l’Ouest ; le suivant est un petit livre de cuisine en pleine air. Je butte alors sur 4ème : c’est un tout petit carnet avec des notes quasi illisibles. Tout est en désordre. Dès que j’aperçois le nom d’un des villages que j’ai croisé près de la zone de la prairie inondée contenant peut être les cages sifflantes, je laisse l'homme continuer la fouille, me mets en tailleur et fronce les sourcils pour déchiffrer ce que je peux. Après quelques pages, je m’arrête :

"Artème…xxxxxxxxx
infos : xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx…..milices inhabituelles…
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx…..taxes…
… fruit/fleur.
l’histoire d’un xxxxxxxxxxx (carnage ?) passé ; de nombreux malades… maux de tête… xxxxxxxxx
xxxxxx
xxxxx
xxxxxxxxx (il écrit vraiment mal !! ><)"

Je tourne la page.

"problématique des cages sifflantes !!!!
Saloff a surpris une conversation de la milices… xxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxx
recherches nécessaires"

"attaque de la milice, xxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxx
surement un secret d’état xxxxxxxxxx
revenir quand tout sera calmé"

"village voisin d’Artème : il y a bien une ferme à cage sifflante à côté d’Artème ! Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx…. Plante protégée…. Légende…"

Quelques pages en suivant, je comprends que les personnes qui ont divulgué des infos à ce chasseur de trésor ont été assassinées par une des milices et qu'il abandonne pour l'instant ce mystère trop dangereux.
Je lève la tête et informe l'homme de ce que j’ai pu comprendre dans le carnet. Je demande également si ses recherches ont été fructueuses.

"Roh non pas sa maison ... il a oublié le menage depuis trop longtemps; ca va encore être la fete de la poussiere"

Aéran décide de s'éclipser pendant le trajet et de repartir a la maison.

"Dans le pire des cas, Nastel m'expliquera ce qu'elle a découvert et j'aurais rien raté"

En marchant Aéran profite de la chaleur du soleil sur son visage et ralentit sa vitesse. Tout autour de lui le village tourne au ralentit, début d’après midi oblige, seul le charpentier qu'il croise lui explique qu'il pourra commencer encore plus vite et Aéran ne peut que le remercier de sa motivation si visible.

La maison atteinte, Aéran se déplace en silence pour laisser sa mère a sa sieste et attrape une grosse couverture qu'il étale dans l'herbe dehors dans un coin tranquille a l'écart de la route.

Grisé par les bières qu'il a bu pendant les discussions, Aéran se laisse glisser dans le sommeil en laissant sa tete a l'ombre.

Incapable de définir le temps écoulé, Aéran sent une masse se poser sur ses cotés; un oeil legerement entrouvert Aéran se retrouve dans une lumière orange due a une masse de cheveux roux contre sa tête. A peine eveillé, Aéran gratouille la petite tête en se rendormant.

Un long moment après Aéran s'eveille avec Zaé a ses cotés et voit Nastel et Celeste installés dans le jardin :

- "Coucou Nastel" dit Aéran doucement pour pas reveiller Zaé "Alors tu as eu les informations que tu cherchais ?" demande Aéran.

- "Tu sais ce qu'on va devoir faire pour trouver les cages sifflantes ?"

-J'ai seulement trouvé un petit carnet qui parle de l'endroit où se trouverait les cages sifflantes. Mais ça coïncide avec mes propres données; donc je suis de plus en plus confiante.

Je m'approche davantage, me rappelant que même les murs peuvent avoir des oreilles.

-Direction le village d'Artème; les prairies inondées qui bordent la rivière qui passe non loin sont ma principale piste.

Je gratouille le menton de mon frère qui vient de me rejoindre et reprends:

-Je propose de donner un nom de code aux cages sifflantes pour éviter de se faire repérer.

Nous réfléchissons quelques instants et Zaé propose:

-Pourquoi pas un truc en rapport avec les oiseaux?

-C'est une bonne idée. En plus, il existe une sous espèce de pic assez rare dans les environs. On peut peut être miser là dessus. Il s'appelle *réfléchis* ... Campephilus principalis ... mais surnommé le pic à bec d'ivoire.

Plus d'un mètre d'envergure, il a deux bandes blanches très visibles sur le dos et les mâles portent une crête rouge. Enfin bon, du coup, on pourrait peut être se faire passer pour des ornithologues.

-Pic d'ivoire, qu'en pensez vous?

"hum l'idée est pas mal, au moins on se fera pas attaqué a chaque fois qu'on parlera entre nous"

- "ouais c'est une bonne idée, pour moi ça sera 'ton piaf blanc' parce-que sinon je vais oublier le nom, mais on devrait se comprendre" dit Aéran en souriant, "sinon pour moi je souhaiterais juste me renseigner sur les marchands autour et les inciter a venir au village faire du commerce, donc je n'ai pas trop besoin de couverture"

Aeran se lève et roule la couverture avec Zaé , puis la petite équipée rentre a la maison et se transforme en équipe de cuistot avec un Celeste aux aguets.

"Aéran est conscient que Nastel a beaucoup patienté pour pouvoir faire sa propre mission et qu'il est temps de repartir. Le village est tranquille, sa famille va bien et il n'a plus trop de problèmes à régler donc il est temps de reprendre la route".

Fort de sa réflexion, Aéran discute un peu avec sa mère pour lui expliquer qu'il compte partir le lendemain ou le surlendemain , quand ca arrangera Nastel et Celeste; pour les frais courants il laisse de l'argent a la famille, qui de toute facon n'en manque pas entre le statut de sage de Zaé ou son travail de guérisseuse du village.

- "Alors Nastel tu preferes que l'on parte quand ?" demande Aéran en coupant les légumes sur la table pour le repas du soir.

- Demain, dans l'après midi, s'il n'y a pas d'imprévu entre temps.

J'aide à mettre la table et ajoute:

-En fait, tout dépend de la rencontre de demain matin...

***

Céleste et moi dormons à la cachette cette nuit. J'ai promis de repasser dire au revoir à Zaé et la mère d'Aéran avant de partir.
Aux aurores, Nao me dit qu'il n'est plus très loin; à seulement une heure. Je décide de grimper à la falaise pour voir si je peux sentir sa présence de loin et déjà me faire une idée de qui il est. Assise en tailleur, je ferme les yeux et me concentre sur les flux que je peux ressentir. Je constate d'abord la faiblesse d'énergie de la région et espère que l'agriculture n'en sera pas trop bouleversé. Au bout de plusieurs quarts d'heure de méditation, j'aperçois une aura que j'ai déjà vu approcher. Ou ai-je déjà senti cette impression?

Je descends comme la dernière fois; monte avec entrain sur le dos de Céleste, n'emportant qu'une seule de mes 3 sacoches et nous partons, avec Nao, à sa rencontre. Filant à toute allures, nous ne mettons pas trop de temps à le rejoindre. Sentant sa présence, nous nous arrêtons à quelques minutes du lac des alentours.
Nao croasse pour dire que c'est bien nous. Un frisson traverse ma nuque. Je tourne brusquement la tête et reconnais le trentenaire qui sort à découvert, son grand corbeau sur l'épaule. Son aura sombre rougeoyante et son beau regard sombre. Mon visage ne peut s'empêcher de marquer la surprise:

-... !!

Il enlève sa capuche et laisse découvrir ses cheveux bruns.

-"Bonjour à vous."

Je descends de Céleste, je fixe cette aura : c'est l'informateur qui m'a donné mon ordre de mission à Passea.

-Si je pensais vous retrouver ici, M. l'informateur...

-"J'ai cru comprendre que vous aviez des ennuies. Et une mission bien faite est une mission menée à son terme. Peu importe l'effectif. Et il se trouve que je vous ai délégué cette mission car j'avais une affaire plus urgente à la frontière."

Il se rapproche et prend un air plus sérieux, son aura a beaucoup de présence et je suis un peu impressionnée. Céleste se rapproche de moi.

-"Avez vous avancer dans la recherche?"

Sur un air tout aussi sérieux, je réponds:

-Oui, j'ai trouvé l'endroit où ils cultivent ce que nous cherchons. Mais des milices, surement officieusement engagées par l'état protège l'endroit.

Je me prends le bras en signe de malaise, je vais devoir rapporter de mes erreurs à un "supérieur"... Je lui dis que pour aller sauver Nao, je suis tombée dans une embuscade mais que d'après quelques sources, les milices ne connaisse pas mon visage. Mais l'ordre de ma mission a surement été découverte. Et malgré le temps passé ici, la protection doit encore être renforcée.
J'ajoute aussi que j'ai rencontré un habitant d'Andreios et qu'il m'a aidé et vis versa... cependant, il connait l'ordre de ma mission, ainsi que sa famille.

-"Ce n'est pas un problème, il suffit de tous les faire taire définitivement."

Je l'arrête tout de suite et prend un ton d'une certaine autorité en relâchant une aura plus impressionnante:

-"Je ne sais pas qui vous êtes, et bien que nous ayons la même Nation pour mère, je ne tolérerais pas qu'un assassin vienne salir la mission qui nous a été donné à l'origine par notre Reine."

Je ferme le point et mon regard transperce cette homme plein de non respect pour la vie. En tant que druide, mon sang boue. Céleste grogne.
Mon "collègue" montre alors la paume de ses mains en guise de bonne foi:

-"Bien bien, je vois que je vais devoir me plier aux directives d'une druide. J'avais mal jugé votre niveau puisque vous cachiez votre puissance. Je m'en excuse. Je me plierai à vos méthodes puisque je vous ai délégué l'autorité pour cette mission."

-... *mon visage se détend un peu et je remballe ma colère*

-"Je m'appelle Témis Artelier. Soldat assassin en passe de devenir Paladin. Pour l'instant, je traverse mes dernières épreuves (missions) dans ce but afin d'acquérir plus de ... diplomatie dirons nous."

Voilà donc pourquoi il s'entraîne en étant informateur. Tout bon soldat doit pouvoir se faire discret. Je réponds à sa présentation:

-Nastel de la tribu du Sablier. Druide esprit renard. Que Mère nature nous aide dans notre mission... Je vous propose d'aller à l'endroit où je me repose depuis quelques temps afin que vous rencontriez la personne qui va nous aider. Bien qu'il doive se douter de quelque chose, je me suis présentée comme étant une marchande chasseuse de trésor. Je souhaite ramener ses plantes que nous avons renommées Pic d'ivoire dans un but médical. Je vous prierez de vous en tenir à cette version.
De plus, nous sommes censé nous connaitre depuis quelques temps. Libre à vous de choisir votre rôle.

Un sourire malicieux se dessine sur son visage et il dit pour détendre l'atmosphère:

-"Pourquoi pas une de vos précédentes conquêtes?"

Je rigole sans répondre. Il se corrige de lui même, plus sérieusement:

-"Je serais donc un chasseur de trésor que vous avez rencontré pour une précédente chasse et nous sommes resté en contact. Cela vous convient-il?"

Nous avançons vers la cabane:

-ça me va. Visons à nous tutoyer avant l'arrivée d'Aéran.

S'échangeant encore quelques détails, nous arrivons en suivant près de la cabane. Nao et son corbeau se sont éclipsés. Je suis d'ailleurs étonné qu'il sache parler aux corbeaux alors qu'il est soldat. Il m'informe qu'il n'en ai rien. Mais que le corbeau qui lui a été confié s'est communiqué avec lui grâce à un artefact que son maître lui a donné.
En arrivant, nous apercevons Aéran. D'un geste de la main, je lui signale notre présence puis présente Témis comme nous avions convenu.

Pendant que Nastel part a la rencontre de son informateur, Aéran profite du calme pour saluer sa mère et passer un moment avec Zaé, puis il lui laisse des consignes pour s’entraîner a la magie et diversifier ses connaissances pour pouvoir défendre le village en cas de petite attaque.

- "Par contre rester sans vous parler pendant si longtemps m'insupporte, donc je t'ai fais une petite rune qui permettra a ceux qui le touche de pouvoir me parler directement" explique Aéran en donnant la rune a Zaé qui s’empêche de la cacher

- "Merciiiiiiiiiiiiii" dit elle trop contente de ne pas perdre completement Aéran pendant un long moment

- "Et je veux que tu laisses ma mère s'en servir aussi" dit il en secouant les cheveux de Zaé dans tous les sens.

En remontant Aéran s'installe a la cuisine et continue a discuter avec Zaé : "par contre je vais me préparer un peu, Nastel n'a pas su me dire qui viendrait aujourd'hui donc je veux être sur qu'il ne represente un danger pour personne et puisque j'ai le temps on va chercher une vieille rune"

Ce faisant, Aéran parcourt un vieux livre de cuir offert a tous les mages qui accomplissent leur formation et trouve enfin la rune qu'il voulait.

- "hey mais c'est écrit en quoi ce bouquin ?" demande Zaé en posant l'épaule gauche d'Aéran.

Celui ci préfere esquiver la question et explique qu'il prendra le temps de la former a cela plus tard, tout en sachant parfaitement qu'il ne fera jamais cela, sous peine de la mettre en danger.

Après avoir repoussé Zaé, Aéran sort et trace au sol une rune a l'encre derrière la maison et l'active progressivement. Des fils d’énergie se mettent a créer une maille tout autour de son corps avant de disparaître. Ce sort permet au moment voulu d'activer la maille et de diriger son corps quelque soit les blessures subies et donc de ne plus être handicapé une seule seconde par son épaule; tant que le membre tient par un fil au reste du corps, il pourra le contrôler, même s'il n'a pas prévu d'en arriver la.

Après avoir effacé la rune et une dernière embrassade, Aéran se met en route au point de rendez vous prévu avec Nastel, entouré de sa tenue de vagabond, vilaine mais chaude et permettant de voyager incognito.

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- "Bonjour a vous" dit Aéran en saluant la personne qui accompagne Nastel, "tant que vous ne touchez pas au village ou aux gens ici nous nous entendrons" dit Aéran en souriant et en serrant la main de l'homme, " et sinon je vous tue" continue t'il, pince sans rire.

Dans un ton plus agréable, Aéran commence a parler avec Temis de ses occupations et de ce dont il peut parler avec un étranger. Laissant Nastel repartir au village, Aéran invite Témis a s'installer tranquillement dans un bosquet avant de répondre à ses questions sur la perturbations récente de la région sans trop parler de Nastel ne sachant pas s'il doit parler de sa participation ou non dans sa mission.

Pendant la discussion Aéran partage une orange avec Témis et regarde le chemin menant au village

Voyant Nastel revenir, Aéran se leve et frotte sa tenue pour se débarasser de la vegetation qui a décidé de le suivre :

- "Bon nous avons fait les présentations tous les deux, tu veux qu'on se mette en route ? l'heure est déjà avancée et nous ne pourrons probablement pas atteindre notre destination dès ce soir".

- "Zaé m'a parlé d'un sentier permettant de passer la crête et de retomber proche de la vallée qui vous intéresse" puis guidant le groupe Aéran fait sortir Deus et s'amuse a le chercher quand il se cache dans les plantes alentours: un vieux jeu qu'ils ont mis en place pour tromper l'ennui des longs trajets et des heures de marche.

Je laisse quelques minutes Témis et Aéran (en espérant qu'il ne se tape pas dessus) et vais dire au revoir à Zaé et Léliane. Elles m'offrent des provisions et après d'interminable accolades, je retourne sur le dos de Céleste retrouver les deux hommes.
A voir leur aura, je pense que durant mon absence, ils se sont plus ou moins jaugé/tester pour savoir à qui ils doivent s'en tenir.
Je récupère mes deux autres sacoches à la cabane et, bien chargée, j'approuve la proposition d'Aéran.

Nous entamons la marche avec pour guide Aéran et Deus. Je ne sais pas ce qu'a vécu Témis dans sa vie, mais la vue de Deus ne semble pas le perturber plus que ça. C'est étrange, il a une sorte d'air impassible posé alors que ce qu'il dit est souvent tourné sur un ton de demi plaisanterie.

A un moment, remarquant sous sa longue cape deux épées moyennes, par curiosité, je demande:

-Témis, tu es à l'aise avec quoi comme combat.

Connaissant sa condition d' "ami chasseur de trésor" il répond:

-Dans mes chasses, j'ai eu l'occasion de me spécialiser dans le combat à l'épée. J'utilise sa depuis quelques temps.

Tu parles... son regard plein d'affection et de passion pour ses deux épées montrent qu'il pratique la discipline depuis des années et des années.
Il sort calmement ses deux épées aux gardes un peu particulière. Il en prend une correctement, et l'autre inversée. Puis, naturellement, il les replace dans leur fourreau et sourit face à mon air impressionné. Son regard pourrait dire "ça en jette hein?". Mais pour moi, ce sont ses flux qui m'ont le plus impressionnés: son instinct de combat ou plutôt son envie de combattre sont palpables.

Malgré notre marche rapide, nous décidons de ne pas atteindre la destination aujourd'hui afin d’échafauder un plan plus en détails. Comme nous ne savons pas exactement où se trouve le champ de culture des cages sifflantes, une première étape de recherche à Artème est nécessaire. Nous nous installons autour d'un feu de camp en fin d'après midi afin de discuter tranquillement de la suite.

Assis près d'une broche massive ou cuit un morceau de viande fourni par sa mère et Zaé pour l'équipée, Aéran essaye de s'arranger pour faire dorer la viande uniformément pendant que cuisent des légumes épicés dans un poêlon qui recueille le jus de la viande avec un bouillon réduit.

Aéran a du puiser dans sa collection magique pour sortir une pique de bonne taille mais bon de toute façon Temis a vu Deus, donc Aéran décide qu'un peu de magie et un ou deux sacs sans fonds ne devrait pas le surprendre plus.

Tout a sa tache de cuisson, Aéran répond aux questions des deux compagnons et voit Deus revenir tout content. Après déjà plusieurs années a se cotoyer Aéran remarque qu'il demande son attention et donc il laisse la surveillance du repas a Nastel et Temis :

- "L'un de vous peut s'occuper du repas s'il vous plait ?" demande Aéran puis il se met en chemin et suit Déus dans un bosquet jusqu'a trouver un arbre ancien qui possede une branche tombée au sol. Aéran ne peut s'empecher de sourire, Deus se souvient de son plaisir et Aéran le remercie silencieusement et ramasse la grosse branche qu'il coupe a une paire de mètres et qu'il ramene au camps.

Enfin revenu à sa tache, Aéran sort un couteau a lame épaisse et commence a couper la branche pour essayer de transformer ce superbe bois en un beau bâton , de marche ou de combat, Aéran saura après avoir séché le bois et l'avoir protégé.

Alors que la lame épaisse commence a travailler le bois, Aéran rescent une démangeaison dans le cou , signe que quelqu'un veut prendre contact avec lui. Aéran sourit en entendant la voix de Zaé qui vient aux nouvelles et profite de son plaisir de pouvoir lui parler facilement. Sans grande nouvelle notable, Aéran se permet d'insister et de demander a Zaé de chanter pour lui, ce qu'elle fait durant un long moment pendant que Aéran regarde son bâton se dégrossir et se transformer en l'image mentale qu'il en a.

Rappelé a la réalité par la cuisson des légumes, Aéran laisse Zaé partir se reposer et sert le repas a tout le monde en coupant de généreuse part et en laisse un beau morceau de viande sur l'os pour Celeste qui a un repas de roi.

- "Alors Nastel, as tu décidé par ou nous allions commencer demain ?" demande Aéran en remarquant que la question semble aussi beaucoup intéresser Temis

-Pour demain, je propose une mission d'exploration à Artème. Le but est d'estimer le nombre de milice. De mon côté, je me chargerai de vérifier la localisation exacte du champ. Je pense déjà que le champ n'est pas apparent; soit il est protégé par un sortilège puissant... soit, et je pense plus pour cette option: il se trouve protéger par la topologie. Mon hypothèse est qu'un relief rocheux permet à une partie de la prairie inondée d'être invisible. Quelques sortilèges pour aider à l'entrée de la lumière, et une culture me semble tout à fait possible.

Je fouille dans mon sac:

-Tenez, regardez: d'après la carte que j'ai trouvé chez l'ancien, quelques points d'altitude sont notés. Je pense donc que les Pics d'ivoire peuvent se trouver ici... là... ou juste à côté, là...

-"Effectivement, ça se tient. Du coup, nous nous chargeons séparément d'évaluer le nombre de milices pour connaitre notre futur méthode d'approche pendant que tu réduis encore notre champ de recherche, c'est ça?"

-Bien résumé. *je lève les yeux vers Aéran, toujours la carte en main* ça te va?

Assis en tailleur , Aéran laisse le temps s'écouler pour réfléchir avant de répondre :
- "Tu as effectivement bien cerné ce qu'on doit faire, par contre, il va falloir un minimum de subtilité et je ne suis pas a l'abris que quelqu'un me connaise, on ne pourra pas se renseigner de but en blanc" commence a expliquer Aéran, "visiblement cette milice nous tuera a la seconde ou ils auront un doute sur nos buts, donc on a intérêt a suivre nos roles"

Temis semble acquiescer en silence donc Aéran continue :

- "Il faut qu'on arrive tranquillement, trouver une auberge, manger, parler de nos anciens exploits et payer des coups aux gens autours sans se faire trop voir. De plus je pense que ca serait bien que tu nous couvres Temis, ou que je le fasse, mais avoir quelqu'un derriere nous comme une ombre capable de s'occuper de nos poursuivants en cas de problemes. Je serais bien plus serein en parlant aux gens."

Aéran trace rapidement la forme de la ville dont il se souvient de sa jeunesse :
- "Si ca vous va on pourrait flanner en ville la premiere journée et commencer a se renseigner le soir a l'auberge autour du repas ? Si ce que tu cherches a de la valeur on peut se faire remarquer en laissant nos armes visibles et occuper nos poursuivants pendant que tu vas enqueter, pas de combat, mais s'assurer qu'on soit suivi pendant toute la journée pour que tu sois tranquille, ca te va comme programme ? ou tu as des idées pour enqueter tranquillement ?"

En écoutant Aéran... je me rends compte qu'il n'a jamais eu de démonstration de ma spécialité. Je réponds:

-J'aime bien le coup de "trouver une auberge". Ta technique est cool Aéran. Cependant, je t'apprends que je vais pouvoir aider sur ce coup là. Je peux masquer la présence d'une à deux personnes (si Céleste reste ici). Donc payer un coup sans se faire trop remarqué, je pourrai m'arranger en masquant un peu nos présence.
Pour la suite... comment dire... il me serait plus simple de chercher des infos seules... Comment dire... bon, le plus simple, c'est de vous montrer.

Je préviens Céleste qu'il ne s'inquiète pas, que je vais camoufler à fond mes flux. Ainsi, je regarde à nouveau Témis et Aéran, leur souris, puis camoufle instantanément ma présence. Je me lève, tourne autour du feu, passe derrière eux et m'assois entre eux deux. Pour ne pas leur faire peur, je redonne progressivement de la personnalité à mes flux. Témis, qui jusqu'à lors gardait un visage impassible dans ce genre de situation, ne peut pas s'empêcher d'être surpris.

-"Comment fais tu?"

-C'est une technique que j'ai développé au fil des années avec mon frère. En fait, vous me voyez parfaitement; d'ailleurs, vos regards m'ont suivi au moment où j'ai bougé. Si j'avais fait un mouvement suspect, vous auriez réagit normalement. Mais lorsque j'ai de nouveau imposé ma présence, le souvenir de m'avoir vu bougé s'est flouté. Cherchez dans votre mémoire, vous verrez que vous avez du mal à vous souvenir de m'avoir vu.

-"... effectivement" répond Artémis, assez dubitatif.

-Bon, vous me connaissez et la situation impose que nous soyons aux aguets... Mais imaginez cette technique sur des gens... parmi d'autres gens... bah ils ne se souviennent plus du tout des moments que je passe avec eux.
Bon, tout ça pour dire que tu as pas de soucis à te faire Aéran; passer incognito, ça me connait. De plus, il existe un moyen de vous aider à faire disparaître votre propre présence lorsque vous voudrez partir à la pêche aux infos: *je cherche dans le fond d'une de mes sacoches... deux petites pyrites, bien cubiques* Voilà... ces pierres me permettent d'aider quelqu'un à faire disparaître leur aura à distance. Mais au préalable, je dois déjà avoir pratiquer la technique à très faible distance. L'ayant déjà fait pour aider un démon, je pense que vos flux seront plus faciles que les siens.

Devant l'air suspicieux de Témis, je conte rapidement l'histoire avec Khein, le démon vagabond, qui essayait d'échapper au mari d'une de ses amantes.

-Donc voilà, je pense donc Aéran que tu n'as pas de soucis à te faire: on ne se fera pas repérer par les milices. Et quand bien même ça arriverait, la pyrite me permet de savoir si vos flux changent rapidement: donc si vous entamer une fuite ou un combat. Il me sera assez simple de vous retrouver avec ce petit caillou et même d'appeler Céleste. Après... je ne pense vraiment pas que ça sera nécessaire.

Aéran reste stupéfait de la facilité avec laquelle Nastel arrive a tromper les sens des gens.
En se concentrant sur les flux, Aéran arrivait a sentir ou se trouvait Nastel, mais impossible de forcer ses yeux a se concentrer sur elle.
C'est vraiment une capacité géniale qui aurait pu l'aider plus d'une fois pour disparaitre quand il était poursuivi en ville a diverses occasions.

- "Tu es pleines de ressources" dit Aéran en regardant Nastel, toujours surpris.

- "Au moins avec toi on sera discret" ajoute Temis

- "Bon donc demain on fera diversion nous, et toi tu chercheras, on se retrouvera a l'auberge tous ensemble le soir et on se fera un point"

Aéran laisse Nastel finir de peaufiner les détails et choisir l'ordre ou il faudra visiter les endroits possibles. Pendant ce temps il commence a graver le pommeau du bâton. Une fois la discussion terminée, Aéran installe son épais couchage et s'enroule dans la couverture puis demande :

- "Au fait , tour de garde ou on dort tranquille ?"

Chacun prend son tour de garde, Céleste y compris. Sur un roulement à 4, la nuit est assez longue pour chacun. Ce sont les derniers moments où j'ose dormir à point fermé.

Aux levé du soleil, nous déjeunons tranquillement en nous préparant. Je change d'ailleurs de tenue pour facilité le passage incognito à Artème: un short kaki résistant, dont les bretelles tombent sur les cuisses et un débatteur beige fendu laissant apparaître mon bandeau habituel. Une tenue qui fait bien plus civil que mes vêtements de désert. Et une casquette kaki pour masquer le visage en cas de besoin.

Ensuite, nous décidons d'aller à Artème en laissant Céleste (avec deux de mes sacoches), Nao et le grand corbeau de Témis. Je donne une pyrite pour chacun de mes compagnons et leur touche l'épaule en leur indiquant que je vais diminuer leur présence. Entrant dans la ville, j'ai encore la main sur leur épaule; ils ont des auras très différentes, et je dois avouer que c'est pour l'instant assez complexe à gérer.
Au bout de quelques minutes, je les lâche et leur demande de rester à moins de 2m de moi; il me faudra la matinée pour m'habituer à leurs mouvements et attitudes en ville. Nous traversons ainsi un marché fréquenté. Et je suis contente de constater que la technique marche.

Témis cache ses deux épées sous sa longue cape mais il a enlevé sa capuche et affiche un visage détendu pour paraître bien moins hostile que d'habitude. Il fait l'effort de me suivre sans trop parler, mais ses yeux repère déjà plein de choses.
Je fais attention à ne pas perdre Aéran et suis les deux hommes, quitte à les tirer par le bras en souriant s'ils s'éloignent trop. Il faudra penser à prendre une courte pause dans moins d'une heure où je ne tiendrai pas niveau endurance.